PARIS, le 16 novembre 2006 : Quelques jours après
le black-out électrique qui a plongé une partie
de l’Europe dans le noir, Agir pour l’Environnement
en partenariat avec Greenpeace, France Nature Environnement,
la Ligue pour la Protection des Oiseaux, Paysages de France,
le Criirem, les Amis de la Terre et Alternative Santé-L’Impatient
lancent une campagne de mobilisation citoyenne intitulée « Très
haute tension : des nuisances sur toute la ligne ! ».
Cette campagne éditée à 75.000 exemplaires
cible le Président du Réseau de Transport de
l’électricité, ainsi que les Ministres
de la Santé et de l’Ecologie.
Dotées de 47.327 kilomètres de lignes à haute
et très haute tension supportées par plus de
100.000 pylônes d'une cinquantaine de mètres
de haut, la France projette d’accroître encore
ce quadrillage électrique en multipliant certains
projets d'interconnexions afin d'exporter à bas coût
une surproduction chronique. Un tiers du territoire français
connaît les affres d’une dégradation paysagère
lancinante due à une certaine standardisation horizontale
et verticale. L’impact sur l’avifaune est par
ailleurs avéré lorsque les lignes sont édifiées
sur des hauteurs ou recoupant perpendiculairement des déplacements
d’oiseaux. Confronté à l'hostilité de
régions entières, le Réseau de transport
de l'électricité engage, sous couvert de concertation,
de véritables bras de fer avec les élus et
populations pour imposer des projets contestés.
Avec plus de 200.000 personnes vivant à moins de
cent mètres d’une ligne THT, il y a tout lieu
de craindre des effets sanitaires. Les associations réclament
la création de zones de 300 mètres de part
et d’autres des lignes dans lesquels toute obtention
de permis de construire serait refusée. Il est par
ailleurs nécessaire d’abaisser drastiquement
les seuils d’exposition aux champs électromagnétiques
dans les lieux de vie afin de tenir compte des inquiétudes
scientifiques émanant d’études étrangères.
Force est de constater que les interconnexions entre réseaux électriques
européens, loin d'assurer une sécurité indéfectible,
sont devenues, avec l'ouverture des marchés de l'électricité à la
concurrence, une faiblesse, générant une insécurité paneuropéenne.
Les associations considèrent qu'ajouter de la surproduction à la
surproduction à l'aide d'unités de production
surpuissantes et ultra-centralisées reviendrait à mettre à jour
un logiciel défectueux là où l'Europe
de l'énergie aurait besoin de changer de système
d'exploitation.
Au lieu de valoriser les territoires en exploitant les ressources
naturelles et décentralisées de façon
optimale au plus près des consommateurs, le réseau électrique
actuel privilégie un système surdimensionné,
hors-sol et extrêmement vulnérable !
Les associations réclament, pour éviter le
recours systématique aux lignes à 225 kV et
400 kV, une politique électrique reposant sur le développement
des énergies renouvelables et locales, une politique
volontariste de maîtrise de l'énergie et de
lissage des pics de consommation. Les associations lanceront
prochainement un site d'information www.alerte-electrique.info
afin d’alerter préventivement les citoyens de
l’imminence d’un pic de consommation. En reportant
de quelques heures certains usages énergivores (lave-linge,
sèche-linge, lave-vaisselle…), il est possible
d’éviter de nouveaux records de consommation,
obligeant RTE à surdimensionner son réseau électrique
pour quelques heures par an, et ce en dehors de toute rationalité écologique
et économique.
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