Paris, le 25 septembre 09 : Après l’énergie
positive de BMW, c’est au tour de Renault de promouvoir,
au travers d’une publicité faussement écologique,
des concepts-cars tout électriques qui ne rejetteraient
pas, selon le constructeur, de CO2.
Utilisant un raccourci pour le moins osé entre voiture
électrique et véhicule n’émettant
pas de CO2, Renault omet de façon bien opportune
d’évoquer le bilan carbone du kWh électrique,
qui en période de pointe de consommation avoisine
les 600 à 900 g/CO2 par kWh.
Pour Agir pour l’Environnement, le véhicule
électrique dit "Zéro émission"
est une vue de l’esprit que la publicité transforme
en assertion mensongère. Faut-il rappeler que le
seul moyen de déplacement réellement sans
impact sur le climat est la marche à pied et le vélo.
On peut prêter à la voiture électrique
des avantages comme la réduction du bruit ou des
émissions nocives en milieu urbain mais laisser croire
que ces véhicules seraient neutres pour le climat
et constitueraient LA solution technologique ultime relève
de la malhonnêteté intellectuelle. La motorisation
électrique permet d’externaliser – et
non de supprimer – les émissions de CO2 ; c’est
un transfert de pollutions du conducteur vers le producteur
d’électricité.
Pour Agir pour l’Environnement, « Renault semble
tentée de cacher sous le tapis ses émissions
de CO2 en espérant que personne ne contestera la
réalité d’arguments faussement écologiques
». Cette façon de faire déculpabilisera
sans doute l’automobiliste tout en verdissant artificiellement
l’image du constructeur mais ne règlera en
rien le problème climatique. Le véhicule de
Renault dit « Zéro émission »
consommera entre 25 et 30 kWh au 100 km et rejettera en
réalité entre 70 et 200 g/CO2 au km selon
la période où les batteries seront rechargées.
Au regard du mix énergétique français
qui fait la part belle au nucléaire, le véhicule
électrique de Renault peut surtout être considéré
comme un véhicule « atomobile », générant
ET des déchets nucléaires ET de l’effet
de serre. La voiture électrique fait parti de ces
fausses-bonnes solutions climatiques qu’une publicité
faussement écologique ne saurait légitimer.
Et pourtant, « tant que cette forme de mensonge publicitaire
ne sera pas réprimée, des campagnes comme
celle de Renault entretiendront l’idée selon
laquelle de nouvelles illusions technologiques, inoffensive
pour les lobbys, sont à même de répondre
à l’urgence climatique » conclut APE,
pour qui l’autocontrôle de la profession publicitaire
autorise ces dérives, sous l’œil complaisant
du gouvernement.