Paris, le 25 avril 2005 : A l'occasion
de son 70ème
anniversaire, le Bureau
de Vérification de la Publicité (BVP), association
composée de publicitaires
dont le but est d'assurer l'autodiscipline de la profession,
lance une
campagne grand public.
En adoptant comme slogan pour sa campagne d'affichage « Rien
n'oblige
personne à dire la vérité... Nous si
! »,
le BVP ment délibérément au public
en laissant supposer un quelconque pouvoir régalien
que cet organisme de
droit privé n'a pas. Agir pour l'Environnement et
Résistance à l'agression
publicitaire (R.A.P.) considèrent en réaction
que « Rien n'oblige personneà croire
la publicité... le BVP si ! », en imposant,
sans possibilité de s'y
soustraire, sur des panneaux 4x3, l'idée mensongère
que les allégations la
publicité seraient toujours véridiques.
R.A.P. et Agir pour l'Environnement protestent énergiquement
devant cette
campagne biaisée qui s'impose à tous sans aucune
réaction de l'Etat qui a
pourtant, lui, le droit d'obliger quelqu'un à dire
la vérité. La loi est
ainsi faite qu'elle s'impose, même au monde publicitaire,
et qu'il est donc
interdit de proférer des slogans induisant en erreur
le consommateur.
La vérité, c'est que le BVP s'érige
en garant de l'autodiscipline
publicitaire afin de mieux permettre à la profession
qu'il défend d'échapper à
toute contrainte légale. C'est ainsiqu'on le voit
prendre
systématiquement position contre tout projet de réglementation,
par exemple
des publicités pour l'alcool, des publicités
pour les aliments sucrés
diffusées à l'heure des émissions enfantines,
des publicités sexistes ou de
celles qui incitent à la pollution. Au regard du nombre de publicités mensongères,
choquantes ou violentes dont
certaines ne respectent même pas les codes de déontologie
minimalistes du
BVP, il est d'autant plus inacceptable que cette association
de
publicitaires tente d'imposer une image erronée à mille
lieues de la
réalité. Le BVP ne peut en aucun cas laisser
croire qu'il aurait un
quelconque droit coercitif obligeant un publicitaire à cesser
la diffusion
d'un message mensonger. Agir pour l'Environnement et R.A.P.
dénoncent cette
campagne d'autopromotion. autocontrôlée par
un organisme autoproclamé, et
demandent au CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel)
d'exercer son autorité de tutelle
légitime sur le secteur publicitaire qui
a trop joué la carte
trompeuse de la prétendue autodiscipline afin d'échapper à tout
contrôle
légitime des citoyens et de leurs représentants.
La légitimité d'un organisme de contrôle
ne s'acquiert pas à coup de
publicités mais grâce à la rigueur et
l'indépendance des contrôles
effectués... Le BVP n'est manifestement pas sur cette
ligne.
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