Dans son rapport, M. Le Déaut, président de
l'Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques
a choisi de privilégier l'argumentation des publicitaires
de Monsanto et Novartis plutôt que les conclusions du
panel de citoyens. Agir pour l'Environnement le regrette vivement.
Les 35 recommandations que le rapporteur formule se détourne
du principe de précaution afin de ne pas " pénaliser
l'agriculture française " et ne pas " désavouer
les experts qui ont autorisé certains dossiers "...
Au risque de pénaliser les générations
futures !
. En recommandant l'autorisation de mise en culture de trois
nouvelles lignées de maïs, dont un maïs AgrEvo
contenant un gène de résistance aux antibiotiques,
en maintenant l'autorisation de mise en culture du maïs
Novartis, le rapporteur accentue la fuite en avant de l'agriculture
productiviste. Agir pour l'Environnement demande un moratoire
sur l'ensemble des plantes transgéniqes, y compris
le maïs Bt de Novartis, afin de privilégier une
agriculture durable.
. En recommandant l'interdiction de mise en culture des lignées
de colza tout en en autorisant l'importation, le rapporteur
ne préconise qu'une demi-mesure et propose de faire
supporter aux pays voisins les risques qu'il juge logiquement
insupportable pour la France. Il y aurait alors fort à
craindre que le gouvernement cède aux pressions des
agriculteurs productivistes et autorise à terme la
mise en culture de ces lignées avec tous les risques
de transmission de gènes que cela comporte. C'est pourquoi
Agir pour l'environnement préconise l'interdiction
d'importer du colza transgénique.
. En recommandant la création d'une commission citoyenne
n'ayant qu'un rôle d'alerte et non plus d'expertise,
le rapporteur crée une commission de plus sans réel
pouvoir. Cette commission citoyenne pourra, comme l'ont fait
le Comité de prévention, la Commission Nationale
de la Consommation ou le panel de citoyens rendre un avis
négatif sur les OGM sans que cela ait la moindre répercussion
politique. Au contraire, Agir pour l'Environnement soutient
le panel de citoyens qui proposait de créer une commission
intégrant l'ensemble des composantes de la société
et non plus seulement des scientifiques.
. En souhaitant que le débat public soit démultiplié
et que les collectivités territoriales organisent des
conférences régionales sur les OGM, le rapporteur
désire améliorer l'appréhension de la
science par les citoyens. Agir pour l'Environnement juge positivement
cette proposition. Mais quelle sera la prise en compte des
résultats de ces conférences régionales
connaissant maintenant ce qu'il est advenu des recommandations
du panel de citoyens, ce qu'en a fait le président
de l'OPECST... ?!
. En préconisant, pour l'étiquetage des OGM,
la définition de seuil, seul moyen d'éviter
des contentieux et des procès en cascade, le rapporteur
induit délibérément le consommateur en
erreur. Le seul moyen d'informer correctement le consommateur
est de mettre en place des filières séparées,
du semencier au distributeur, en passant par les agriculteurs
et les transporteurs.
Par ces recommandations, M. Le Déaut s'inscrit dans
la continuité des politiques agricoles menées
depuis vingt ans privilégiant les hausses de productions
et le rendement aux dépens de la qualité et
des souhaits des citoyens. Agir pour l'Environnement demande
au gouvernement d'entendre les recommandations du panel de
citoyens et donc d'instaurer un moratoire sur les OGM y compris
le maïs Bt de Novartis contenant un gène tronqué
de résistance aux antibiotiques.
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