PARIS, 22 juin (AFP) - La Conférence de citoyens sur
les Organismes génétiquement modifiés
(OGM) a souhaité lundi un renforcement des précautions
pour toute nouvelle autorisation de plante transgénique,
ainsi que la création de filières alimentaires
sans OGM et l'instauration d'un étiquetage fiable.
Avant de rendre son avis, ce panel de 14 citoyens, sélectionnés
par un institut de sondage, avait procédé à
de multiples auditions sur les risques et les bénéfices
éventuels des OGM, samedi et dimanche à l'Assemblée
nationale.
Les membres du panel ne sont pas parvenus à dégager
un avis unanime sur certains points. Ainsi, une partie seulement
du panel a évoqué la possibilité d'un
moratoire sur les Organismes génétiquement modifiés
(OGM), l'autre partie étant favorable à une
autorisation des plantes transgéniques au cas par cas,
comme c'est le cas actuellement.
"On peut considérer que l'avis du panel est un
'oui aux OGM assorti de correctifs'" par rapport à
la situation existante, a expliqué jean-Yves Le Déaut,
président de l'OPECST, organisateur de la conférence.
Ainsi, le panel préconise l'interdiction d'utiliser
des gènes marqueurs de résistance aux antibiotiques
dans les plantes transgéniques.
Autre "correctif" : le fonctionnement de la Commission
du génie biomoléculaire (CGB), chargée
d'examiner les dossiers d'autorisation d'OGM, doit être
réformé, pour permettre aux consommateurs, aux
diverses associations et aux agriculteurs d'avoir leur mot
à dire, estime le panel.
Le panel n'est pas non plus satisfait de la nouvelle réglementation
européenne sur l'étiquetage des OGM. Il demande
un "étiquetage clair et fiable".
Le panel recommande la création de filières
agroalimentaires séparées (avec ou sans OGM),
afin de permettre aux consommateurs d'avoir le choix. Il souhaite
également une "traçabilité"
efficace des OGM.
Très vigilants sur le plan environnemental, les citoyens
de base du panel recommandent aux chercheurs "d'éviter
l'empilage de gènes pouvant aboutir à des multiréstances"
aux pesticides.
Le panel préconise la "réversibilité"
des autorisations de plantes transgéniques en cas de
risque environnemental démontré.
|