Monsieur le Ministre, Madame la Ministre,
En date du 17 avril , l'Agence française de Sécurité
Sanitaire Environnementale a rendu public son premier avis
sur la téléphonie mobile.
Nous tenons à vous faire part de notre plus totale
réprobation à l'égard de la forme qu'a
pris la conférence de presse présentant cet
avis. Les mises en cause personnelles, les sous entendus implicites
et menaces quasi explicites proférés à
l'égard de certains journalistes sont inacceptables.
Ces tensions, apparues à la suite de questions quant
à l'indépendance contestée du comité
d'experts scientifiques, n'ont malheureusement pas connu d'explication
rassurante de la part de la Directrice de l'AFSSE et de son
Directeur scientifique. L'omniprésence de Messieurs
Zmirou, Veyret et De Sèze dans la plupart des comités
scientifiques français (Rapport remis à la DGS
en 2001, Rapport de l'OPECST en mai 2002, Rapport ART/INERIS
novembre 2002) frappent ce rapport de nullité. Bien
que vous ayant précédemment interpellé
sur le manque de pluralisme scientifique de ces comités
scientifiques, nous ne sommes pas étonnés que
les conclusions présentées soient plus que rassurantes.
Nous tenons enfin à vous exprimer notre profonde stupéfaction
sur un point de ce rapport. Ainsi, nous apprenons que la Direction
Général de la Santé aurait intimé
l'ordre au conseil scientifique de l'AFSSE de recevoir les
opérateurs de téléphonie mobile. Les
associations n'ont malheureusement pas connu cette attention
de votre part
Par ailleurs, sur le fond, nous notons une disparité
très étonnante entre le contenu réel
du rapport et ses conclusions.
Le rapport indique en effet que " depuis la publication
du rapport de 2001 [dit Zmirou], il n'existe pas de nouvelle
étude en population générale ".
Le rapport ajoute que " les études sont contradictoires
" et qu'il " est donc encore trop tôt pour
conclure sur ce risque ". Enfin, les auteurs écrivent
que " La conclusion à l'issue de ce processus,
portant séparément sur les téléphones
mobiles et les stations de base, est qu'il est actuellement
impossible de quantifier le risque sanitaire, ni pour le cancer
ni pour les autres pathologies, car les dangers n'ont pas
été établis et car la relation dose réponse
n'est pas connue pour les niveaux d'exposition actuels situés
au-dessous des seuils d'échauffement.
" De telles assertions devraient normalement conduire
à beaucoup plus de prudence. Or, la principale conclusion
de l'avis d'experts est de remettre en cause la seule avancée
du rapport Zmirou 2001, celle demandant aux pouvoirs publics
de ne plus implanter d'antennes relais à proximité
des sites sensibles. La suppression de la notion de sites
sensibles est un non sens en situation d'incertitude.
Les certitudes du comité d'experts, rejetant d'un revers
de main toute controverse scientifique, liés au manque
flagrant d'indépendance de ces mêmes experts
entraînent un doute extrêmement préjudiciable.
Nous tenions par la présente à vous exprimer
notre sentiment à l'égard du premier avis de
l'AFSSE, avis partial et partiel.
Dans l'attente de vous rencontrer pour faire le point sur
cet avis et la façon d'enfin réglementer efficacement
les implantations des antennes relais, veuillez agréer,
Monsieur le Ministre, Madame la Ministre, l'expression de
nos sentiments distingués.
Etienne CENDRIER
Coordinateur national de Priartém
Stéphen KERCKHOVE
Coordinateur des campagnes d'Agir pour l'Environnement
Tél. 0140310299
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