Paris, le 26 juin 2008 : Dans une thèse récente,
Dirk Adang, de l'Université catholique de Louvin
(Belgique) démontre que l'exposition de rats aux
champs électromagnétiques de la téléphonie
mobile durant une période de 18 mois accroît
significativement leur taux de mortalité. Le rat
partage 90% de son patrimoine génétique avec
l'Homme.
Cette recherche, qui est la première à formuler
des résultats à l’issue d’une
exposition de longue durée, met en évidence
l’inadaptation des normes nationales en vigueur.
Le chercheur souligne en effet que cette exposition produit
un stress dans la formation du système sanguin après
une exposition inférieure à ces normes. Cette étude
est à mettre en parallèle avec l'étude
de l'Université de Clermont-Ferrand qui a démontré,
sous l'égide du Professeur Ledoigt, que des plants
de tomate exposés à une fréquence
utilisée par le portable à des niveaux très
faibles produit également, en réaction, un
stress tout à fait caractéristique. A l'autre
bout de la chaîne, les enquêtes épidémiologiques,
notamment celles menées dans le cadre du programme
Interphone coordonné par le centre international
de recherche sur le cancer, révèlent une
augmentation statistiquement significative des risques
de cancers du cerveau, au-delà de 10 ans d’utilisation
du portable. C’est ce faisceau d’indices convergents
conjugués à l’opacité entretenue
sur ce dossier qui a incité 20 scientifiques très
réputés, dont une majorité de cancérologues, à lancer
un appel afin que ce dossier soit traité comme un
dossier sérieux de santé publique.
Les associations constatent une fois encore que l'accumulation
de ces signaux inquiétants ne semble pas sortir
de sa torpeur estivale le ministère de la santé.
Pire, pour bien verrouiller le dossier et surtout la communication
scientifique officielle sur celui-ci, la Direction Générale
de la Santé semble avoir accueilli, en son sein
l'un des principaux «scientifiques » promoteur
de la thèse du déni de risque. Celui-ci qui
est par ailleurs membre du comité d’experts
spécialisés « agents physiques » de
l’AFSSET et co-auteurs de la plupart des travaux
d’expertise sur la question, s’est spécialisé sur
les études concernant les effets des champs électromagnétiques
sur les rats. Mais, contrairement au chercheur belge, Dirk
Adang, il n’en a jamais déduit que l’on
puisse en tirer la moindre source d’inquiétude
(quelques maux de tête, peut-être).
Il est vrai que pour voir apparaître un certain
nombre d’effets tels que cancers ou accroissement
du taux de mortalité, il faut non seulement définir
une dose mais également un temps quotidien et une
durée suffisante d’exposition des sujets observés.
Une recherche sur un mois a toutes les chances de donner
des résultats nettement plus rassurants qu’une
recherche sur 18 mois. Les études sur les conséquences
des OGM réalisées par et pour Monsanto, ont
bien montré que le choix de la durée pendant
laquelle on expose les sujets constitue l'un des éléments
essentiels permettant de retenir ou de rejeter l'hypothèse
d'effets à long terme.
Pourquoi les conditions nécessaires à la
réalisation de telles recherches sur les effets
des faibles doses à long terme n’ont-elles
pas été retenues par nos éminents
spécialistes nationaux, c’est la question
que tous les citoyens-cobayes, exposés depuis des
années déjà, au quotidien, sont en
droit de leur poser.
Nous ne pouvons que nous associer à ces interrogations
et exiger que tous les résultats préoccupants,
toutes les alertes récemment lancées se traduisent à travers
des actions politiques responsables.
Le « circulez, il n’y a rien à voir » n’est
plus audible et engage tant la responsabilité des
scientifiques qui le soutiennent que celle des politiques
qui s’en contentent.
