Suite à l'annonce de la mise sur le marché d'un
appareil destiné aux enfants (à partir de 3 -
4 ans), par une société espagnole, et devant
les mises en garde trop timides du Ministère de la Jeunesse,
des Sports et de la Santé, le CIEM (Collectif Interassociatif
Enfance et Média) regroupant notamment les associations
familiales, les associations de parents d'élèves,
les associations d'éducation populaire, les syndicats
d'enseignants et des associations éducatives spécialisées,
demande l'interdiction de la commercialisation des téléphones
portables pour enfants de moins de 10 ans sur le territoire
national et de saisir les autorités européennes
pour une action concertée.
La connaissance des effets possibles des rayonnements émis
par les téléphones sur les enfants reste très
incertaine. De nouvelles études font apparaître
cependant une augmentation des risques de tumeurs liés à leur
utilisation. Il est de la responsabilité de l'Etat de
mettre en oeuvre le principe de précaution en stoppant
toute commercialisation de matériels ou d'offres dédiés
aux enfants. Cette décision serait le prolongement logique
de la recommandation de l'AFSSET, Agence Française de
Sécurité Sanitaire, de l'Environnement et du
Travail qui, en 2005, demandait aux fabricants et distributeurs
de téléphones mobiles, compte tenu des incertitudes
qui demeurent, de renoncer provisoirement à la fabrication
et à la distribution d'appareils destinés aux
jeunes enfants, et des engagements des opérateurs mobiles
français réunis au sein de l'AFOM (Agence Française
des opérateurs mobiles) qui se sont volontairement engagés à ne
pas en distribuer.
Pour justifier l'offre de tels produits, les opérateurs
les présentent comme une sécurité supplémentaire
pour les enfants. Le CIEM rappelle que la sécurité ne
peut être obtenue au détriment de la santé des
enfants et que les seules réponses raisonnables consistent à assurer,
au besoin par des politiques publiques adéquates, une
présence humaine pour accompagner les enfants dans leurs
différents lieux de vie. La santé et l'équilibre
des enfants sont des priorités que le marché doit
respecter dans le domaine de l'audiovisuel et des nouvelles
technologies comme pour tout autre objet destiné à accompagner
les enfants. C'est pour cette raison que le Ciem dénonce
avec la même force, les chaînes de télévision
pour bébés que les téléphones portables
pour moins de 10 ans. Le CIEM souligne, de plus, l'emprise
de plus en plus forte des stratégies de « fichage » des
enfants, dès le plus jeune âge, à travers
les connexions mobiles ou internet, pour en faire les coeurs
de cible de campagnes publicitaires systématiques.
La place et les usages des technologies de communication doivent
s'inscrire, au sein de la famille, dans une dimension éducative,
qu'une éducation aux médias, des enfants et des
adultes doit conforter.
Le CIEM est un collectif pluraliste qui fait prévaloir
une logique d'usages multimédiatique des publics. Il
rassemble l'ensemble des associations de l'éducation
populaire, les associations familiales, les associations de
parents d'élèves, les syndicats d'enseignants,
des associations d'éducateurs spécialisés,
de jeunesse, de téléspectateurs
Association des Instituts de Rééducation (AIRE)
; Centres d'Entraînement aux Méthodes d'Education
Active (CEMEA) ; Confédération Nationale des
Associations Familiales Catholiques (AFC) ; Confédération
Syndicale des Familles (CSF) ; Conseil Français des
Associations pour les Droits de l'Enfant (COFRADE) ; Conseil
National des Associations Familiales Laïques (CNAFAL)
; Familles de France ; les Familles Rurales ; les Scouts de
France ; Fédération des Parents d'Elèves
de l'Enseignement Public (PEEP) ; Fédération
des Conseils de Parents d'Elèves (FCPE) ; Fédération
des Syndicats Généraux de l'Education et de la
Recherche Publique (SGEN-CFDT) ; les Francas ; La Ligue Française
de l'Enseignement et de l'Education Permanente ; Les Pieds
dans le Paf ; Syndicat des Enseignants (SE-UNSA) ; Syndicat
National des Enseignants du second degré (SNES) ; Syndicat
National Unitaire des Instituteurs Professeurs des Ecoles et
Professeurs d'Enseignement Général de collèges
(SNUIPP/FSU) ; Union Nationale des Associations Autonomes de
Parents d'Elèves (U.N.A.A.P.E) ; Union Nationale des
Associations Familiales (UNAF) ; Union Nationale des Parents
d'Elèves de l'Enseignement Libre (UNAPEL).