LETTRE OUVERTE aux Ministres de la Santé et
de l'Ecologie
Jeudi 2 mars 2006
Madame la Ministre, Monsieur le Ministre,
A la suite de la démission du Directeur scientifique
de l'Agence Française de Sécurité Sanitaire
Environnementale (AFSSE) et des déclarations publiques
du Président de cette agence qui, l’un et l’autre,
ont mis en cause l’expertise de scientifiques de l’Agence,
une inspection de l’IGAS et l’IGE a été missionnée,
il y a désormais plus de six mois. Cette inspection
avait notamment pour mission d’évaluer les méthodologies
d’expertise qui ont été développées
au sein de l’AFSSEt.
Reçues par les Inspections en charge de cette enquête,
Agir pour l'Environnement et Priartém ont eu l'occasion
de rappeler les critiques qu’elles formulent sur les
expertises rendues depuis 2001 sur la téléphonie
mobile, expertises maintes fois qualifiées de partielles
et partiales. Les associations ont contesté à plusieurs
reprises la composition des groupes d’experts parce qu’elle
ne correspondait pas à une réelle expertise contradictoire
et indépendante. Elles ont démontré que
les experts qui y étaient nommés et en avaient
la charge principale étaient toujours les mêmes,
tous porteurs de la thèse du déni de risque et
tous liés, plus ou moins directement, aux industriels
du secteur, le Président du Comité d'experts
du rapport 2003 de l'AFSSE étant, pour sa part, personnellement
lié à Bouygues Telecom en tant que membre du
Conseil scientifique de cet opérateur. Pire, l’AFSSE
en avait connaissance puisque ces informations sont disponibles
au travers des déclarations d’intérêts
signés par les experts nommés.
Le dossier de santé publique généré par
le développement de la téléphonie mobile
est un dossier trop sérieux pour que de telles pratiques
puissent être acceptées. Devant la multiplication
des antennes relais de téléphonie mobile et le
développement de l'UMTS/3G, il est urgent de pouvoir
compter sur une véritable expertise scientifique incontestable.
Agir pour l’environnement et Priartem se sont réjouies
de voir se mettre en place cette expertise sur l’expertise.
Les inspecteurs en charge de l’enquête semblent
avoir rendu leur rapport en fin d’année 2005.
Les associations Agir pour l'Environnement et Priartém
espèrent que le silence qui suit la remise de ce rapport
ne s’apparente pas, une fois encore, à une volonté du
Gouvernement de clore maladroitement la controverse sur l’expertise
entourant le développement de la téléphonie
mobile.
Les associations réclament le droit d'accéder
au contenu de ce rapport qui doit mettre un terme aux errances
de l'AFSSE. Agir pour l'Environnement et Priartém craignent
que le Gouvernement fasse, de nouveau, vœu de silence,
sur le sujet controversé de la téléphonie
mobile.

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