Le Tribunal de Grande Instance de Paris vient de débouter
Bouygues Télécom dans la procédure en
référé lancée par l'opérateur
contre les associations Agir pour l'Environnement et Priartém
et l'un de leurs militants pour cause d'incompétence
du Juge des référés, comme le demandaient
à titre subsidiaire les associations lors de la plaidoirie.
Rappelons rapidement les faits. A la suite d'une mobilisation
de riverains réclamant une concertation préalable
à toute modification substantielle d'un site radiotéléphonique,
l'opérateur de téléphonie mobile, Bouygues
Telecom, a privilégié l'intimidation judiciaire
à un règlement responsable du conflit entourant
le dossier des antennes relais. C'est ainsi qu'Agir pour l'Environnement
et Priartem ont été assignées en référé
devant le Tribunal de grande Instance de Paris. L'audience
a eu lieu le 26 février dernier et l'affaire a été
mise en délibéré à ce jour, 10
mars 2004.
Les associations se félicitent de ce rappel à
l'ordre adressé directement à l'opérateur
incriminé. Les associations ne peuvent s'empêcher
de faire le parallèle entre la stratégie jusqu'au-boutiste
développé au quotidien par l'opérateur
et la précipitation avec laquelle cet opérateur
a tenté d'imposer l'urgence dans une procédure
en référé manifestement inappropriée.
Saisir le juge du fond, comme Bouygues Telecom en a encore
la possibilité, ne serait qu'un pas supplémentaire
dans l'affrontement judiciaire stérile que l'opérateur
tente d'imposer aux associations, militants et riverains d'antennes
relais.
La multiplication des procédures judiciaires ne peut
être une réponse satisfaisante à la controverse
scientifique qui secoue le secteur de la téléphonie
mobile et aux souffrances exprimées par des riverains
de plus en plus nombreux.
Agir pour l'Environnement et Priartém invitent l'ensemble
des opérateurs à cesser immédiatement
toutes les procédures judiciaires en cours qui ne visent
qu'à tenter de les faire taire par asphyxie financière.
La judiciarisation ne peut tenir lieu de stratégie
constructive dans ce dossier. Nul ne peut accepter qu'un opérateur,
alerté par certains scientifiques indépendants
des inquiétudes sanitaires entourant le développement
de la téléphonie mobile puisse continuer à
implanter, en dépit des plaintes des riverains, des
milliers d'antennes relais sans réelles contraintes.

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