Paris, le 26 mai : Les associations de protection de l’environnement
ont organisé une vente parodique de CO2 pour dénoncer
la vente bradée d’un millier de Peugeot 4007,
le 4*4 de la marque, un véhicule particulièrement
consommateur et polluant[1].
A 194g/km de CO2 en cycle mixte, soit plus de 250g/km en cycle
urbain, le 4007 est un véhicule particulièrement
nuisible pour le climat. Peugeot tente d’écouler
les stocks en organisant une « vente flash » par
internet du 25 au 30 mai, en offrant une remise d’au
moins 25% soit environ 8000€ pour le modèle d’entrée
de gamme. Les militants associatifs habillés en homme-sandwiches
ont souhaité « corriger » la communication
de PSA en arborant des slogans comme « Climat en solde
» ou « Déstockage massif de CO2 »
et en invitant les acheteurs potentiels à saisir l’occasion
des « 20 tonnes de CO2 gratuites » généreusement
offertes[2] par le constructeur grâce à la remise
de 8000€.
Les associations écologistes dénoncent cette
opération de promotion climaticide, ultime soubresaut
d’une industrie agonisante. « Nous réclamons
l’arrêt immédiat de cette opération
et nous demandons que PSA reconnaisse son erreur stratégique
en cessant la production et la commercialisation de 4*4 et
autres modèles polluants non conformes aux exigences
historiques de sobriété énergétique
» déclare Yannick Vicaire, chargé de la
campagne Climat/Transports d’Agir pour l’Environnement.
Par ailleurs, les associations s’interrogent sur le
financement de cette opération. « Qui paye les
8 millions d’euros[3] de remise concédés
par PSA ? L’argent des contribuables accordé
par le plan de relance à PSA[4] subventionne-t-il cette
opération de soldes » demande Yannick Vicaire.
Les associations demandent au gouvernement de clarifier la
situation et de conditionner le soutien financier au secteur
automobile à des critères d’efficacité
énergétique et de développement propre.
Au salon de l’auto de Genève de mars 2007, le
groupe PSA avait présenté en fanfare son premier
modèle de 4*4, le Peugeot 4007, précédent
de quelques mois son homologue de Renault, le Koleos. Les
associations écologistes avaient à cette occasion
dénoncé une stratégie de mimétisme
industriel des constructeurs français, totalement cynique
et irresponsable au regard des enjeux du changement climatique,
et prédit l’impasse industrielle de cet alignement
tardif sur le marché des véhicules hautement
consommateurs et polluants. Deux ans plus tard, la flambée
des prix pétroliers puis la crise sont passées
par là et c’est la débandade chez les
constructeurs de 4*4. Tandis que le secteur automobile dans
son ensemble entre dans une crise structurelle profonde, les
4*4, symboles de l’impéritie des constructeurs,
ne trouvent plus d’acheteurs. « Nous invitons
l’industrie automobile à tirer les leçons
de cet échec en tournant définitivement la page
de l’aventure désastreuse du 4*4 » conclut
Yannick Vicaire.
[1] De classe E selon l’Ademe et frappé en conséquence
d’un malus écologique de 750€
[2] Base de calcul conservatrice : pour une consommation mixte
de 7.3l/100 km de diesel et d’émissions correspondantes
de 194gCO2/km, de 15 000 kms parcourus par an, d’un
prix du diesel à 1.060€ le litre et d’une
remise de 8000€
[3] Sur la base d’un millier de 4007 mis en vente et
d’une remise d’au moins 8000€ par véhicule
[4] Le plan de sauvetage du gouvernement Fillon a accordé
des prêts bonifiés de 3 milliards d’euros
chacun aux groupes Renault et PSA.
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