Paris, le 18 mai : trois jours après la fin de l'autorisation
de semer du maïs traité au Cruiser, un collectif
de 16 associations et organismes professionnels lance la campagne
de mobilisation citoyenne « Pesticides : les abeilles
piquées au vif ! » pour dénoncer les conséquences
de l'usage excessif de pesticides sur les abeilles.
Bien que le taux de surmortalité des abeilles atteigne
30 à 35%, les pouvoirs publics continuent d'autoriser
des pesticides neurotoxiques, mortels pour les abeilles et
hautement toxiques pour l'environnement. Alors que l'Allemagne,
l'Italie et la Slovénie ont suspendu l'homologation
du Cruiser à cause de fortes mortalités d'abeilles
au printemps dernier, la France privilégie les intérêts
de l'agro-industrie en autorisant en décembre 2008,
pour la seconde année consécutive, cet insecticide
de la même famille que le Gaucho et le Regent ! Il est
aujourd'hui impératif de ne pas reconduire pour la
troisième année l'autorisation du Cruiser, pour
laquelle l'Agence Française de Sécurité
Sanitaire des Aliments livre des avis positifs sur la seule
foi des données fournies par Syngenta.
L'objectif de la campagne « Pesticides : les abeilles
piquées au vif ! » est de demander au ministère
de l'agriculture de retirer du marché et d'interdire
le Cruiser et tous les pesticides neurotoxiques systémiques,
qui imprègnent les plantes toute leur vie et persistent
plusieurs années dans le sol. Les associations souhaitent
tirer la sonnette d'alarme : la pollinisation est un service
écologique rendu par les abeilles estimé à
presque 10% de la valeur de la production agricole mondiale.
Or cinq milliardièmes de gramme de Cruiser suffisent
à tuer une abeille ! Le Ministre de l'agriculture,
actuellement en campagne pour les élections européennes,
doit être à même de montrer son implication
en matière de réduction des pesticides et doit
aujourd'hui arrêter définitivement ce "serial-Cruiser".
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