Paris, le 18 mai 2009 : Un document de travail diffusé
tard dans la soirée du 18 mai par le ministère
de la Santé aux participants du Grenelle des ondes
fera l’objet d’ultimes discussions, mercredi 20
mai après-midi.
Ce document tente de restituer les échanges
parfois rugueux ayant opposé associations et opérateurs
depuis le 23 avril dernier, date du lancement de ce Grenelle
des ondes et émet un certain nombre de propositions
et pistes de réflexion.
Les associations regrettent que la précipitation
avec laquelle a été organisée cette table
ronde n’ait pas permis d’auditionner un certain
nombre d’experts de renommé internationale. Un
débat scientifique contradictoire reste donc à
organiser.
Le document de synthèse exprime cependant
assez fidèlement les avancées qui se sont manifestées
au cours du débat. Les maîtres-mots sont ainsi
: « incertitude » (scientifique), « risque
émergent », « principe de précaution
», « transparence », « concertation
». Il peut, à ce titre, constituer une base de
travail, même si il demande encore à être
enrichi, précisé, voire amendé.
Parmi les propositions relatives au portable,
les associations relèvent des avancées dans
ce document de travail, notamment :
. Une campagne d’information sur les risques susceptibles
d’être liés à l’utilisation
des téléphones pourrait être envisagée
;
. L’interdiction de toute publicité faisant la
promotion des appareils à destination des enfants de
moins de 12 ans ;
. L’interdiction de la vente, voire l’usage au
sein des établissements scolaires, pour les moins de
12 ans ;
. Faire en sorte que les messages publicitaires dans le domaine
de la téléphonie soient assortis de mentions
recommandant un usage modéré ou, à tout
le moins, ne fassent pas la promotion d’usages jugés
problématiques par ailleurs ;
. Faire figurer sur les appareils des messages relatifs aux
risques éventuels pour la santé ou, à
tous le moins, délivrer une information accessible
émise par les autorités sanitaires au moment
de la vente ;
Concernant les antennes relais, les débats
entourant le seuil d’exposition se soldent par deux
options qui restent à trancher :
. La reconnaissance du principe Alara (aussi bas que techniquement
possible) lié à la fixation d’une valeur
cible dans les lieux de vie ;
. un accord sur une valeur cible de qualité, à
définir dans les lieux de vie, pourrait être
établi à l’issue d’un processus
de concertation entre les acteurs concernés. Il s’agirait
ensuite bien-sûr d’en définir les modalités
de mise en œuvre et de contrôle.
Enfin, un plan de déploiement
serait ainsi régulièrement discuté entre
les parties, permettant à la fois une anticipation
de l’information mise à disposition, un choix
concerté des implantations et un traitement précoce
des contestations, ainsi que la protection des sites sensibles.
La synthèse fait également
apparaître une proposition visant à organiser
une conférence de citoyens à l’automne
ainsi que la saisine éventuelle de la Commission Nationale
du Débat Public afin que cet organisme anime des débats
localement.
L’expérience du Grenelle de
l’environnement amène les associations à
faire preuve de prudence en attendant que la puissance publique
s’approprie cette première synthèse. En
effet, quelque soit la qualité ou la richesse d’un
débat, celui-ci n’est rien tant que la représentation
nationale ne l’a pas transposé dans la loi.
A ce titre, les associations appellent les
parlementaires à agir avec la même célérité
que les acteurs du Grenelle en interdisant toute promotion
et commercialisation de portables destinés aux enfants
de moins de 12 ans tout en réduisant à 0,6 V/m,
l’exposition maximale des riverains dans leurs lieux
de vies et de travail et à assurer une protection particulière
des sites sensibles.
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