Paris, le 06 avril 09 : Faisant suite à la publication
d’une étude métrologique menée
par le Professeur Jean-François Viel en 2005 à Besançon,
les associations ont décidé de rendre publics
les
résultats d’une analyse des 250 dernières
mesures de champ électromagnétique mises en
ligne sur le site de l’Agence Nationale des Fréquences
(ANFr), www.cartoradio.fr.
Les résultats de cette contre-enquête associative
s’opposent de la façon la plus absolue aux conclusions
du Professeur Viel qui laissent à penser que l’exposition
aux radiofréquences de la téléphonie
mobile augmenterait avec la distance et que la contribution
de la radio et de la télévision serait plus
importante dans le champ global que les ondes de la téléphonie
mobile.
Les 250 relevés de mesures de l’ANFr, effectuées
sur tout le territoire national de Décembre 2008 à Mars
2009, ne confirment pas de liens « statiquement significatifs » entre
l’éloignement et l’exposition ; la distance
n’étant en effet qu’un des éléments
parmi tant d’autres (densité du réseau,
antennes bi ou tri-bandes, hauteur de l’habitation,
nature des matériaux composant les habitations) permettant
d’expliquer le niveau du champ. En tout état
de cause, les conclusions du Pr Viel sont manifestement contraires
aux lois de la physique qui énoncent que la valeur
du champ rayonné décroit avec le carré de
la distance.
Les associations relèvent également que sur
les 250 mesures, par 205 fois (contre 4 fois pour la FM et
3 fois pour la TV), la téléphonie mobile est
de très loin la contribution majoritaire. Pour Stéphen
Kerckhove, délégué général
d’Agir pour l’Environnement, « ces éléments
objectifs issus de mesures effectuées par une agence
d’Etat devraient une fois pour toutes mettre un terme
aux assertions erronées selon lesquelles la radio
et la télé exposeraient plus fortement les
riverains que les antennes relais. Même si cela paraît
une évidence, il est bon de rappeler, preuve à l’appui,
que les antennes relais sont la source principale d’exposition… des
riverains d’antennes relais. Cette évidence
ne semble pas partagée par tout le monde, au grand étonnement
des associations. »
L’étude minutieuse des relevés de mesures
de l’ANFr démontre également que, bien
que le niveau moyen du champ électromagnétique
soit relativement faible, 17,6% des sites étudiés
font apparaître des champs supérieurs à 2
V/m (ce qui est déjà loin d’être
négligeable), dont l’un d’entre eux frôlant
les 17 V/m. Pour Janine Le Calvez, Présidente de Priartém, « à l’issue
de cette contre-enquête associative, il ne sera désormais
plus possible d’affirmer, comme l’a fait récemment
le Premier ministre, que les niveaux de champs mesurés à proximité des
antennes relais ne font pas apparaître de champ élevé et
qu’à ce titre il n’y a pas lieu de légiférer ».
En rendant public fort opportunément à quelques
jours du Grenelle de la téléphonie mobile les
résultats d’une étude vieille de plus
de 3 ans et demi, limitée dans le temps, dans l’espace,
l’étude de dosimétrie coordonnée
par le Pr Viel semble tenter d’accréditer des
thèses largement défendues par les opérateurs
selon lesquelles la téléphonie mobile ne serait
pas une source majeure d’exposition aux ondes électromagnétiques
et selon lesquelles l’éloignement des lieux
de résidence des antennes serait inutile, voire inopportun.
La contre-enquête associative démontre le contraire
et ce à l’aide de mesures officielles. Une fois
encore, les vaines tentatives orchestrées par le lobby
de la téléphonie mobile ne résistent
pas à l’analyse des faits.
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