Paris, le 25 juin 08 : A moins d’une semaine de la
présidence française de l’Union européenne,
dix-huit associations lancent une grande campagne
de mobilisation citoyenne éditée à plus de 80 000
exemplaires pour obtenir l’abandon définitif
de l’objectif de 10% d’incorporation d’agrocarburants
dans les carburants à échéance 2020.
Selon les associations partenaires de la campagne « Agrocarburants
: la menace ! », les menaces que font peser les
agrocarburants sur les écosystèmes et les grands équilibres
alimentaires doivent inciter les Etats-membres à privilégier
des solutions structurelles à toute fuite en avant
technicienne.
Compte tenu de leur bilan énergétique très
médiocre, les agrocarburants ne sont pas une alternative
sérieuse au renchérissement et à la
raréfaction du pétrole. D’ailleurs
leur incorporation à hauteur de 4,2% fin 2007 n’a
pas eu d’effet sur la forte augmentation du prix
des carburants.
Les agrocarburants ne sont pas non plus LA solution à l’augmentation
des rejets de gaz à effet de serre (GES) du secteur
transport, puisque l’objectif communautaire de 10%
d’incorporation appliqué à la France,
ne participerait, au mieux, qu’à une baisse
d’à peine 1,3% des émissions nationales
de CO2. Or, les émissions de GES des transports
routiers ont cru de 26% depuis 1990. Pour contenir l’augmentation
des températures mondiales en dessous de 2°C,
il faut réduire nos émissions de GES de 75%.
Dans le contexte de tensions durables sur les marchés
des matières premières agricoles, les
agrocarburants sont tenus en partie pour responsables de
l’augmentation
significative du prix des produits alimentaires, qui ont
cru de 83% en seulement trois ans.
Face aux dangers que font peser les agrocarburants sur
l’approvisionnement alimentaire, en particulier pour
les populations les plus démunies, les associations
demandent au Président de la République,
qui présidera l’Union européenne les
six prochains mois, de proposer la suppression de l’objectif
contraignant de 10% d’énergie renouvelables
dans le secteur des transports, objectif qui sera majoritairement
atteint par les voie des agrocarburants.
Les associations invitent les institutions européennes à privilégier
des réglementations communautaires modifiant en
profondeur la politique des transports, politique qui doit
réduire la demande en transports routiers (personnes
et marchandises) car développer les agrocarburants
sans réduire en amont la consommation globale en
carburant n’a aucun sens environnemental ou économique
!
Une politique soutenable dans le secteur des transports
doit se focaliser sur l’aménagement du territoire,
la relocalisation partielle de l’économie,
le développement des transports collectifs et du
fret, la réduction des vitesses et la diminution
de la consommation unitaire des véhicules (120 g
CO2/Km stricts en 2012 et 80g CO2/Km en 2020).
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