Paris, le 25 février 2010 : Le secteur de l’eau
embouteillé est en train de devenir, après
celui de l’industrie automobile, un utilisateur régulier
de la publicité faussement écologique. Après
la marque Cristaline qui balance entre une mise en cause
systématique de l’eau du robinet et une promotion
en eau trouble de sa propre eau en plastique, c’est
au tour de Volvic de promouvoir sa bouteille plastique de
2 litres dite « éco-bouteille » et son
« éco-fontaine » de 8 litres.
Pour Stéphen Kerckhove, Délégué
général d’Agir pour l’Environnement,
« il est possible de reconnaître un secteur
polluant à son nombre de publicités faussement
écologiques. Plus l’activité est polluante,
plus les industriels ont recours à l’écoblanchiement…
c’est l’une des lois non écrites de notre
société dite durable ! ».
La marque Volvic, du groupe Danone, semble recourir à
cette stratégie en mettant en avant le fait que les
bouteilles de grande contenance seraient génératrices,
proportionnellement, de moins de déchets que les
petites bouteilles en plastique de 0,5 litre. Selon Clara
Osadtchy, coordinatrice des campagnes d’Agir pour
l’Environnement, « pour Danone et sa filiale
Volvic, le moins pire du pire est rapidement labellisé
« éco » sans pour autant que le pire
du pire, à savoir les petites bouteilles, soit retiré
de la vente ou labélisé « pollu-bouteille
! ».
Alors qu’une bouteille plastique sur deux jetée
est incinérée ou mise en décharge,
(soit l’équivalant de plus de 3 milliards de
bouteilles par an !), il est inacceptable qu’une marque
puisse verdir son image à l’aide de publicités
faussement écologiques.
L’association va saisir, dans les toutes prochaines
heures, l’Autorité de Régulation Professionnelle
de la Publicité, afin que la notion d’«
éco-bouteille » ne puisse plus être utilisée
impunément. Agir pour l’Environnent regrette
par avance que l’ARPP n’ait pas de réel
pouvoir coercitif et ne puisse agir qu’a posteriori
d’une campagne de publicité faussement écologique.
Dans le meilleur des cas, Volvic peut craindre un simple
rappel à l’ordre… Agir pour l’Environnement
appelle l’Etat à enfin jouer son rôle
de régulateur en empêchant la diffusion de
publicités faussement écologiques et en sanctionnant
financièrement et pénalement les industries
qui induiraient les consommateurs en erreur.