Paris,
le 23 octobre 2008 : la Commission des finances de l'Assemblée
nationale a adopté hier un amendement
instaurant une taxe sur les sacs de caisse et de fruits et
légumes non biodégradables. Agir pour l'environnement
s'inquiète de cette nouvelle mesure, fruit du lobby
industriel, et demande aux parlementaires de s'y opposer
fermement.
L'amendement proposé par différents députés
ressemble, dans sa rédaction même, à ce
que réclame le lobby des fabricants de « bioplastiques ».
Cette taxe viendrait remettre au goût du jour les sacs
plastiques jetables, alors même que leur consommation
a diminué de 80% en 5 ans. Pour Clara Osadtchy, coordinatrice
des campagnes d'Agir pour l'Environnement, « le fait
qu'une pollution soit soumise à une taxe ne la rend
pas pour autant acceptable. »
Une politique de prévention des déchets efficace
ne sera pas possible si la réglementation se réduit à la
création de taxes, dont la vocation est, moyennant
finance, de sauvegarder un secteur polluant et promoteur
de déchets non recyclés ! Cette taxe a été défendue
comme étant soi-disant « appropriée au
regard des objectifs de protection de l'environnement » selon
les termes de l'exposé des motifs de l'amendement.
Les sacs biodégradables restent des produits jetables
et aucun argument objectif ne justifie leur pseudo-atout « environnemental » :
par manque de filière de compostage, ils seront brûlés
en incinérateur comme les autres, et leur production
nécessite la mobilisation de surfaces agricoles et
de l'énergie, à l'instar des agrocarburants.
Aucune étude ne permet de conclure que ces sacs dits
biodégradables soient « plus écologiques ».
Pour Clara Osadtchy, coordinatrice des campagnes d'Agir pour
l'environnement, «dans un contexte de crise alimentaire
et environnementale, cultiver des terres pour fabriquer des
sacs plastiques dont la durée de vie est de quelques
heures est une ineptie s'ajoutant à celle des cultures à vocation
d'agrocarburants ».
L'amendement proposant la taxe sur les sacs plastiques non
biodégradables reflète davantage le lobby des
industriels comme le précise ouvertement l'exposé des
motifs qui souhaite « conforter le secteur de la plasturgie
en contribuant à sa compétitivité ».
Agir pour l'environnement appelle les parlementaires à s'opposer à cette
taxe et invite le gouvernement à renforcer la politique
de prévention des déchets de sacs plastiques
en développant notamment les sacs-cabats réutilisables
et en menant des études officielles sur le soi-disant
avantage environnemental du plastique biodégradable.