Paris, le 05 mars 2007 : Depuis quelques jours, la société agréée
Ecoemballages a lancé une campagne de communication
nationale en faveur du tri sélectif dans les journaux
gratuits et sur son site internet. Les 4 visuels créés à cette
occasion sont des mises en scène censées réfutées
des « idées reçues » sur le tri
des déchets ménagers. Agir pour l’environnement
et le Centre National d’Information Indépendante
sur les Déchets (CNIID) s’insurgent contre ces
visuels passant des messages faux et trompeurs tout en allant à l’encontre
de la prévention des déchets.
Ecoemballages, société privée agréée
par l’Etat pour recevoir les contributions financières
des producteurs et les redistribuer aux collectivités
pour la collecte sélective, cherche à mettre
faussement en avant la participation des fabricants d’emballages
grâce au Point vert. Rappelons que ce Point vert apposé sur
ces emballages matérialise cette contribution obligatoire
du producteur au traitement des déchets d’emballages
et à la collecte sélective. En France, cette
contribution des producteurs est une des plus faibles d’Europe
: en effet elle ne permet de couvrir que moins de la moitié des
coûts supportés par les collectivités.
De plus, c'est le consommateur qui paye au final puisque
le producteur reporte le coût de sa contribution sur
le prix du produit. En revanche, certains de nos voisins
européens ont su appliquer une véritable responsabilité du
producteur puisque leurs contributions couvrent 100% des
coûts payés par les collectivités.
De plus selon Ecoemballages, le Point vert signifie que les
producteurs « payent pour que les emballages soient
recyclés » : la société privée
omet-elle par naïveté de rappeler que seule une
petite partie des emballages est effectivement recyclable
en France ?
La campagne d’Ecoemballages montre à quel point
la France a fait une erreur en confiant la responsabilité d’objectifs
de prévention de la production de déchets à une
société privée aux mains d’actionnaires
géants de l’agroalimentaire, producteurs de
tous nos emballages. La campagne de communication d’Ecoemballages
est également scandaleuse au vu des objectifs demandés
par les députés européens de stabiliser
d’ici 2012 les déchets. En communiquant uniquement
sur le tri, Ecoemballages méprise les enjeux environnementaux
de prévention des déchets, et fait même
la promotion des bouteilles d’eau dans sa campagne
de communication. Suite au récent scandale de Cristaline,
et dans le contexte où la ministre de l’écologie
elle-même souhaite réinstaurer le geste de boire
l’eau du robinet, la négligence d’Ecoemballages
n’est pas acceptable.
Les associations Agir pour l’environnement et le CNIID
demandent donc instamment à Ecoemballages de cesser
cette campagne de communication trompeuse, et de privilégier
des messages alliant tri sélectif et prévention,
indissociables pour une réelle réduction des
déchets.
Contact presse :
Clara Osadtchy – Agir pour l'Environnement - Tél.
06.71.89.49.73
Hélène Bourges – CNIID – Tél.
01.55.78.28.62