Paris,
le 22 février 2007 : François Goulard,
ministre à la Recherche de son indépendance à l’égard
du lobby biotechnologique, vient d’annoncer la transposition
partielle de la directive 2001-18 relative à la dissémination
d’OGM dans l’environnement, et ce par voie réglementaire.
En réaction, Agir pour l’Environnement va interpeller
les candidat-es à la l’élection présidentielle
afin que ces dernier-es se démarquent formellement
et publiquement de cette initiative ministérielle.
Ce coup de force institutionnel est l’œuvre d’un
ministre qui cherche à sauvegarder des apparences
trompeuses pour mieux imposer les OGM.
L’association rappelle qu’elle est favorable à un
moratoire sur toute nouvelle mise en culture de plantes génétiquement
manipulées tant que l’environnement et les cultures
bios, labellisées et de qualité ne pourront être
protégés strictement de toutes contaminations
biotechnologiques.
Les sénateurs ont pourtant adopté, en juin
2006, en première lecture un projet de loi sur les
OGM. Depuis, ce projet de loi a été enterré,
confronté à l’hostilité des députés
apeurés à l’idée d’adopter
une loi par trop favorable aux semenciers. A défaut
de loi, le ministère de la Recherche veut donc recourir à une
procédure expéditive en « légiférant » à l’aide
de décrets simples ! François Goulard se joue
de la Constitution française en utilisant un simili « 49-3 » génétiquement
modifié permettant à ce ministre de se substituer
aux parlementaires… et ce sans leur aval formel ! Là où la
loi OGM passe, la séparation des pouvoirs trépasse
!
Malgré l’absence totale de concertation, l’objet
de ces décrets est pour le moins évident :
organiser subrepticement une contamination génétique
de filières bios et conventionnelles ! Alors que plus
de 80% des français réclament un moratoire
frappant les cultures génétiquement modifiés
afin d’empêcher des disséminations inévitables
et irréversibles d’OGM dans l’environnement,
le Gouvernement s’acharne à vouloir encadrer
superficiellement des cultures génétiquement
modifiées !
Force est pourtant de constater que cette précipitation
réglementaire ne soldera pas la procédure engagée
par la Commission européenne à l’encontre
de la France pour non transposition puisque la transposition
de la directive 2001-18 demeurera incomplète, faute
de loi… Ni la question de la coexistence entre cultures,
ni le système de responsabilité ne seront inclus
dans les décrets envisagés, légitimant
la demande de moratoire réclamée par les ONG.
Agir pour l’Environnement constate donc que la France
va tout à la fois être sanctionnée financièrement
et subir des OGM sans contrôle réel et sérieux.
Dès la publication desdits décrets, il y a
tout lieu de penser que les ONG les contesteront juridiquement
afin de rappeler au Ministre de la recherche les quelques
règles élémentaires de droit qui encadrent
le bon fonctionnement de la République française.
Contact presse :
Stéphen KERCKHOVE – Agir pour l’Environnement – Tél.
01.40.31.02.99 – 06.73.41.30.62

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