Paris, le 22 décembre 05 : Avec 3 ans de retard sur
ses obligations, le gouvernement se décide enfin à mettre
la France en conformité avec la directive européenne
sur les conditions de dissémination des OGM. Il a
annoncé la présentation à l’Assemblée
Nationale, fin du 1er trimestre 2006, d’un projet de
loi qui la transcrit.
Non content de s’être évertué,
durant ces 3 ans, à dissimuler des foyers de prolifération
d'organismes génétiquement modifiés,
le gouvernement s’est donné pour unique interlocuteur
dans l’élaboration de cette loi l’ensemble
des lobbies des biotechnologies.
Sous couvert d’impératifs scientifiques et
d’innovation, il a concédé à ces
lobbies la tolérance, en agriculture, d’un seuil
de contamination de 0,9% à partir duquel les agriculteurs
lésés profiteront d’un fond d’indemnisation
pour compenser leurs pertes. Une telle tolérance aurait
pour conséquence, à moyen terme, de condamner
l’agriculture biologique. Mais elle aurait aussi pour
effet de faire participer financièrement la collectivité -
avec ce fond de garantie qu'alimentera très certainement
l'Etat si le refus des assurances se confirme- à la
généralisation des OGM.
Considérant que la majorité de la population
ne veut pas d’OGM et réclame, de plus en plus,
des aliments de qualité (Bio ou portant des labels
de certification), nous nous retrouverions alors sous le
règne inacceptable du principe « pollués/
payeurs ».
Ces dispositions violant foncièrement le principe
de précaution et le droit à l’environnement
inscrits dans notre constitution, les membres de la société civile
se verront dans l’obligation de solliciter certains
parlementaires en vu d’une saisine du Conseil Constitutionnel,
si le Parlement avalisait le projet gouvernemental.
Alors que les principales associations de protection de
l'environnement, organisations professionnelles du secteur
de l'agriculture biologique et syndicat paysan mènent
actuellement une campagne pour obtenir des garanties sur
la reconnaissance de la primauté des systèmes
agraires traditionnels et de qualité à toute
pollution génétique, nous déplorons
cette volonté du gouvernement de laisser aux seuls
industriels des biotechnologiques le pouvoir de décider
de notre avenir.
C'est pourquoi nous appelons les parlementaires et tous
les électeurs à s'opposer au passage en force
de cette loi et réclamons la tenue, dans les plus
brefs délais, d'un débat national sur les conséquences
occultées des OGM.

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