DEBAT NATIONAL SUR LA TRANSITION ENERGETIQUE - Déclaration de Stéphen Kerckhove

Communiqués de presse

Déclaration de Stéphen Kerckhove, Délégué général d’Agir pour l'Environnement, Membre du conseil national du débat sur la transition énergétique, à l'attention de Madame la Ministre de l'écologie.

Madame la ministre,

A vous entendre, nous serions ici dans le temple de la bonne gouvernance écologique, lieu où nous pourrions dessiner, sans tabou ni a-priori, les contours d'une France sobre en carbone et respectueuse de l'environnement. J'aimerai être le premier à partager votre point de vue.

Or, depuis plus d'un mois, la bonne gouvernance écologique a pris la forme d'une matraque ou de boulons à Notre-Dame des Landes. La violence, qu’elle soit institutionnelle ou militante est toujours le symptôme d'un échec de cette bonne gouvernance que nous appelons toutes et tous de nos vœux.

Si nous avons accepté de participer à ce débat, c'est que nous espérons pouvoir sortir par le haut de cette crise et réduire la fracture existant entre le dire et le faire, entre les discours tenus ici et des actes incarnant moins ce que l'on serait en droit d'attendre d'une véritable transition énergétique. Cinq ans durant, la duplicité a présidé aux destinés de notre pays ; cinq ans durant, un grenelle de l’écologie hors-sol a multiplié les discours enjoués pour mieux cacher la faiblesse des actes.

Nous vous prenons donc au mot. Bonne gouvernance, dites-vous ? Pas d'a-priori, dites-vous ? : CHICHE !

  1. 1/ L'arrêt des violences à Notre-Dame des Landes est un préalable.
  2. 2/ Nous ne sommes des adeptes de la duplicité. Nos militants sont à Notre-Dame des Landes. Je suis ici. Et il n'y a pas, il n'y aura pas deux lignes. Les grandes infrastructures (qu’elles aient fait l'objet d'une déclaration d'utilité publique ou pas) doivent faire partie du débat et la question de leur éventuel abandon ne peut être exclue.
  3. 3/ De même, l'EPR de Flamanville et sa ligne THT, inutile en terme d'équilibre offre/demande, doivent être réintroduits dans le débat.
  4. 4/ Nous espérons pouvoir disposer, durant ce débat de véritables scénarios, y compris envisageant une sortie rapide du nucléaire.
  5. 5/ Enfin, si nous croyons tous ici la sincérité de la parole publique, si nous estimons que la France n'a qu'une parole, la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre de 20%, voir 30% passe nécessairement par l'abrogation des 61 permis encore valides permettant une exploration des gaz et huiles de schiste. L'AIE nous enjoint de laisser les 2/3 des réserves d'hydrocarbures sous nos pieds pour éviter le crash climatique.

Comme vous le savez, nous avons conditionné notre participation à l'absence d'a-priori. Nous attendons donc des réponses claires et précises à ces 5 demandes formulées.

Je vous remercie par avance de l'attention que vous accorderez à ces demandes.

Stéphen Kerckhove