Champs électromagnétiques : Qui dort dîne ?

Communiqués de presse

Une étude française menée conjointement par l’INERIS et l’Université d’Amiens, et portant sur des rats, vient de démontrer qu’une exposition faible aux ondes des antennes relais perturbait la thermorégulation  et altérait la qualité du sommeil – fragmentation du sommeil paradoxal - tout en engendrant une tendance à accroître la quantité d’aliment ingérée, indice d’un dérèglement métabolique.

Alors que les rats n’ont été exposés qu’à des champs de 1 V/m (soit l’exposition chronique subie par des millions de personnes quotidiennement), durant une période d’à peine six semaines, cette étude qui a d’ores et déjà fait l’objet d’une réplication en interne, est extrêmement inquiétante. Elle montre en effet l’apparition d’effets sur nos organismes à de faibles doses d’exposition, réputées jusque-là, dans une partie de la littérature scientifique n’avoir aucun effet. Ces résultats sont en résonance avec les problèmes de sommeil, notamment, dont se plaignent de nombreux riverains ainsi que les personnes électro-sensibles sans jamais avoir été entendus par les autorités de santé. A cela s’ajoutent les pratiques favorisées par le silence de l’Etat : les boxes WiFi allumées jour et nuit dans les chambres, les adolescents qui dorment la tête collée à leur portable…

Après l’étude du Professeur Gérard Ledoigt qui avait mis en évidence l’influence des ondes électromagnétiques sur le génome de plants de tomate, et alors que la littérature scientifique s’alourdit et rend la thèse du déni de risque de plus en plus inaudible non seulement sur les effets du portable mais aussi sur ceux des rayonnements des antennes-relais, cette nouvelle étude renforce les inquiétudes des associations.

Comme pour de trop nombreuses controverses environnementales, les responsables politiques sont aux abonnés absents. Malgré une accumulation d’études concordantes, les parlementaires ont ainsi décidé d’enterrer une proposition de loi déposée par la députée Laurence Abeille en date du 31 janvier dernier. La ministre en charge du développement numérique avait alors pris la tête des semeurs de doute, optant pour une nouvelle forme de procrastination politique. Les annonces vagues sur la sobriété électromagnétique ne suffisent pas à rassurer les associations.

L’aphorisme mitterrandien selon lequel « il faut donner du temps au temps » semble être devenu une règle non-écrite de l’action politique. A l’instar du diesel, des organismes génétiquement modifiés, des pesticides, des nanotechnologies, des dioxines… les ondes électromagnétiques buttent sur la puissance d’une industrie très écoutée des décideurs politiques.

Agir pour l’Environnement et Priartém réclament désormais avec la dernière énergie une véritable réglementation protectrice des populations passant par une baisse réelle des expositions chroniques issues des ondes de la téléphonie mobile.

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