Question n° 2585. 1er sptembre. - M. Jean-Pierre
Brard attire l'attention de Mme le Ministre de l'aménagment
du territoire et de l'environnement sur les moyens qui
pourraient être mis en oeuvre afin d'éviter que
le trafic des poids lourds, consécutif au creusement
du tunnel du Somport, n'altère définitevement
le caractère sauvage de la vallée d'Aspe et
ne mettre en danger son économie agro-pastorale. En
effet, les travaux de génie civil de ce tunnel qui
relie l'espagne à la france sont désormais achevés,
l'ouverture à la circulation étant prévue
fin 1999. La construction de ce tunnel avait été
décidée en 1988 dans le but de faciliter la
circulation entre le Nord et le Sud de l'Europe, en évitant
ainsi le risque de saturation des liaisons cotières.
Cette réalisation devait s'accompagner d'une modernisation
des routes d'accès. Or, côté français,
la RN 134 qui mène au Somport n'a, pour l'instant,
subi aucune modification. Si comme le prévoit les simulations
de trafic, 1500 poids lourds l'empruntent chaque jour, pour
rejoindre le tunnel (contre 240 aujourd'hui), elle se transformera
en goulot d'étranglement. Dès lors, cet axe
européen deviendra un "couloir à camoins",
à l'image de celui qui mène au Mont Blanc dans
les Alpes, et détruira ainsi la Vallée, dont
toute l'économie repose actuellement sur les activités
agro-pastorales. Pour éviter que les poids lourds n'empruntent
la route et n'obstruent la vallée, une solution consisterait
à remettre en service la ligne de chemin de fer
Oloron-Canfranc, qui possède son propre tunnel,
et d'y organiser un système de ferroutage. Il existe
désormais un consensus parmi la population locale comme
chez les élus en faveur de cette réouverture.
pourtant, le précédent gouvernement a toujours
repoussé une telle possibilité dont le coût
a été chiffré à un milliard de
francs par la SNCF. Il souhaiterait en conséquence
connaître les intentions du nouveau gouvernement sur
cette solution, celui-ci s'étant à plusieurs
reprises, engagé à inverser la tendance au "tout
routier".
Réponse. - Le ministre de l'aménagement
du territoire et de l'environnement a pris connaissance avec
intérêt de la question concernant la protection
de la vallée d'Aspe et de son économie agro-pastorale.
La ministre a été amenée à prendre
diverses initiatives pour oeuvrer à la protection de
la vallée d'Aspe. Elles s'inscrivent dans le cadre
général des orientations qui ont été
approuvées par le Comité interministériel
d'aménagement et de développement du territoire
du 15 décembre 1997 : approche intermodale des besoins
de transport et priorité au mode ferroviaire pour le
transit international franchissant les Alpes et les Pyrénées.
Ainsi, en vue d'un report du transit de marchandises sur
le rail, la ministre a encouragé le ministre de l'équipement,
des transports et du logement dans son souhait de reprendre
les études en vue d'une réouverture de la ligne
Pau-Canfranc. Le sommet franco-espagnol du mois de décembre
1997 a permis une avancée commune sur cette idée.
Le percement du tunnel du Somport a été achevée
pour l'an 2000. La route nationale 134 entre Oloron-Ste Marie
et le tunnel fait depuis plusieurs années l'objet de
travaux de modernisation en vue d'améliorer les caractéristiques
techniques, notamment en matière de sécurité.
Ces aménagements sont encadrés par un cahier
des charges approuvé le 14 janvier 1994 par les ministres
de l'équipement et de l'environnement. A cet égard,
le respect des prescriptions du cahier des charges de 1994
constitue une première exigence. En vue d'un meilleur
respect de ce cahier des charges, la ministre de l'aménagement
du territoire et de l'environnement a d'abord demandé
à son collègue Jean-Claude Gayssot que soit
entreprise, par ses services, une étude d'avant-projet
sommaire sur la totalité de l'itinéraire, afin
de mettre un terme à la multiplication des procédures
qui a caractérisé ce projet. Les deux ministres
sont également convenus de confier au conseil général
des ponts et chaussées une mission d'évaluation
de la mise en oeuvre du cahier des charges de 1994. Cette
mission devra, notamment, examiner la conformité eds
projets étudiés et des travaux entrepris dans
le cadre de ce cahier des charges. Elle devra aussi contribuer
à renouer les fils du dialogue entre les associations
et les ervices locaux de l'Etat. Enfin, la protection ponctuelle
des éléments les plus remarquables de la vallée
constitue le complément indispensable à toute
action sur les infrastructures de transport.

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