Rencontre avec le ministère des Transports et de
l'Equipement
Rencontre avec le cabinet du Premier ministre
Rencontre avec le cabinet de M. Rees, commission
européenne
Compte-rendu du rendez-vous avec Mme Coux - Ministère
des Transports
Présents = M. Tixier, direction des routes ; Mme Coux,
conseillère de Monsieur Gayssot ; M. Jacques Stambouli,
Vice-président d'Agir pour l'Environnement ; M. Michel
Rodes, Vice-président du CRELOC ; M. Jean Silvardière,
président de la FNAUT, M. Stéphen Kerckhove,
permanent d'Agir pour l'Environnement.
J. Stambouli expose les revendications de la campagne
qui se résume en quelques points : réouverture
et modernisation de la ligne Pau-Canfranc, abandon du projet
d'autoroute Langon-Oloron, développement des investissements
pour le transport combiné, pas de nouvelles percées
routières en zone de montagne, arr^t des transports
de marchandises dangereuses en zone de montagne par camion.
M. Rodes affirme que la région Aquitaine est
pour une 2 fois 2 voies à la place de l'axe à
caratère autoroutier menant de Langon à Pau.
Cet axe est traité de façon différente
entre Pau-Oloron et Oloron-Somport. Les 50kms menant au Somport
ne seront pas terminés lors de l'inauguration du tunnel
en l'an 2000, ni avant 2015 d'où saturation, embouteillage
et pollution. Il manque 1,1 milliard pour finir les travaux
routiers.
La lecture du rapport Brosier donne à la ligne de
Canfranc une nouvelle actualité. Daté du 28
mai, le Monde nous a informé du rapport Brossier. Celui-ci
a ét éremi à M. Gayssot. Ce rapport conseille
pour l'heure de renoncer à plusieurs tunnels alpains
et, en particulier, celui du TGV Lyon-Turin. Ce rapport préconise
également des solutions moins coûteuses pour
le tunnel du Mont-Cenis : des locomotives plus performantes,
la mise au gabarit B, des voies d'évitement pour améliorer
la fluidité du trafic. Résultat : à moindre
frais, le Mont-Cenis verrait sa capacité augmenter
de 60%, passant de 10 à 16 millions de tonnes par an.
En transposant cela pour le Pau-Canfranc, ligne pyrénéenne
déjà au gabarit B+, le cout pour la France est
estimé à 0,5 milliard de francs. Le coût
total de la ligne Pau-Saragosse (274 km) modernisée
en voie, signalisation, écartement standard UIC et
électrification en 25000 V est estimé à
1,5 milliard de francs. La capacité du Canfrancest
estimé à 5 millions de tonnes/an dans le rapport
ERES-Transport (1995). Le CRELOC est arrivé à
la capacité de 11 millions de tonnes/an en cas d'utilisation
de locomotives BB SYBIC Alstom, ou encore avec du matériel
suisse (type RE 640 de chez ABB).
J. Silvardière : La mission Brossier qui vient
d'être menée dans les Alpes a abouti à
remettre en cause les politiques qui ont été
menées depuis 20 ans en faveur du tout camion en zone
de montagne. N'est-il pas envisageable de mener une mission
sur les Pyrénées afin de faire un état
des lieux.
Mme Coux : L'objectif clairement affiché de
M. Gayssot est de favoriser un report modal en faveur du rail.
Le budget 1999 ira d'ailleurs dans ce sens.
Au sujet de l'axe Langon-Pau : M. Gayssot a rencontré
M. Rousset (Président de la région Aquitaine).
Suite à cette rencontre, émergence d'un consensus
pour réorienter le projet autoroutier malgré
les demandes pressantes des Espagnols. Pour la RN 134 M. Gayssot
a indiqué que l'objectif de son ministère était
de terminer les travaux en laissant 1 fois 1 voie pour accéder
au tunnel. Il n'y aura pas d'accéleration des travaux
pendant les 15 ans qui viennent le temps d'analyser l'évolution
du trafic Rail/Route. Le dossier d'enquête publique
va être présenté en Conseil d'Etat pour
avis au printemps 1999 concernant Pau-Oloron.
Pau-Canfranc : un communiqué de presse du ministère
des transports a fait suite à la rencontre des ministres
franco-espagnoles des transports. Ce communiqué indique
la nécessité de lancer une étude sur
la modernisation de la ligne Pau-Canfranc, ce qui prouve la
détermination du ministère à faire avancer
le projet.
J. Stambouli intervient pour mettre en garde le ministère
des Transports sur la date butoir de juin 1999, date de la
réforme des schémas européens de transports
modaux, pour faire émerger un projet finalisé
sur le Pau-Canfranc. Si la France ne propose pas conjointement
avec l'Espagne cette ligne, elle ne sera pas inscrite sur
ce schéma et ne fera pas parti des priorités
donc pas financée par des crédits européens.
M. Rodes insiste sur le fait qu'il existe déjà
des études relativement précises sur la modernisation
de cette ligne.
Mme Coux indique que lors du sommet franco-espagnol le thème
central des débats a été le rail. L'objectif
est le transport par le Rail, ce qui marque une avancé
réelle.
Pour la LOADT, la loi n'interdira pas l'opportunité
de réaliser de nouvelles percés routières
en zone de montagne. Néanmoins, il n'y aura pas d'inscription
de nouvelles percées routières dans les schémas
de service multimodaux qui résulteront de la loi.
Le rapport Brossier dans les Alpes a été lancé
pour combler un manque de réflexion résultant
de la proximité de quatre pays augmentant la difficulté
de mener une politique globale et cohérente. Pour les
Pyrénées, la vision globale est plus aisée.
Au sujet des transports des marchandises dangereuses, pas
d'éléments d'informations pour le moment.
M. Rodes affirme que 30% des marchandises transportées
par camion dans les Pyrénées sont des matières
dangereuses, créant ainsi l'urgence d'une réflexion.

Compte-rendu du rendez-vous avec Mme Borne - Cabinet du
Premier Ministre
Présent(e)s : Mme Borne, conseillère de M.
Jospin ; M. Jacques Stambouli, Vice-Président d'Agir
pour l'Environnement ; M. Michel Rodes, Vice-Président
du CRELOC ; M. Stéphen Kerckhove, permanent d'Agir
pour l'Environnement.
J. Stambouli : 100 millions de tonnes transitent en
zone de montagne chaque année dont 88% par camion.
La population supporte de moins en moins bien la dégradation
de l'environnement. Le Gouvernement doit à présent
faire des choix déterminants pour l'avenir afin d'anticiper
les hausses de trafics.
La LOADT ne prévoit pas d'interdiction de nouvelles
percés routières en zone de montagne, mais cette
disposition doit être inscrite dans les schémas
de service. En juin 1999, interviendra la révision
européenne du schéma directeur des transports.
Par ailleurs, lors de notre rencontre avec le ministère
des transports, nous avons appris qu'une étude serait
lancée sur la modernisation de la ligne Pau-Canfranc.
Pouvons-nous espérer voir cette étude finalisé
et transmise à la commission européenne avant
la date butoir de juin 1999 ?
Par ailleurs, nous regrettons que jusqu'à présent
le ministre des transports n'ait pas encore mené d'actions
symboliques déterminant la visibilité de sa
politique en matière de transport de marchandises.
Le Pau-canfranc peut devenir cette mesure pour un coût
somme toute modeste de 400 à 500 millions de francs
pour le côté français.
Mme Borne : Les orientations en faveur du Rail sont
clairement affichées. Les négociations avec
les espagnoles ne sont pas facile car la prise en compte et
la sensibilisation à l'environnement n'est pas la même.
Par ailleurs, les travaux pour la réouverture ne sont
pas négligeables.
M. Rodes : L'Espagne a tout de même demander
à la France de mener une étude afin de rouvrir
rapidement cette ligne. Les Cortes espagnoles ont voté
à plusieurs reprises des vux en faveurs de la
réouverture du Pau-Canfranc. Les études SNCF
de 1990 et de ERES Transport calculaient le coût à
400 millions pour la France et à 1 milliard pour l'Espagne.
En général, les coûts d'investissement
en matière ferroviaire sont mieux maîtrisés
que ceux de la route
(voir tunnel du Somport).
Mme Borne : Il s'agit avant tout de bien évaluer
les besoins sans les surestimer. Ils existent trois possibilités
de passage, deux aux extrémités pyrénéennes
et une au centre. Les projets devront nécessairement
être bouclés pour les prochains contrats de plan
Etat-Région en 2000.
M. Rodes : Le tunnel du Somport sera sans doute ouvert
fin 2000 sans que les aménagements routiers menant
à ce tunnel soit terminés avant 2015 d'après
le ministère des transports. L'asphyxie de cette région
est inéluctable. En ce qui concerne les deux extrémités,
par Hendaye, il est possible de développer le trafic
en passant de 2,8 millions de tonnes à 3 ou 4 millions
au prix d'investissement relativement lourd. L'autre extrémité
par Perpignan est prévue pour accueillir le passage
du TGV, ce qui risque de perturber le développement
du fret. Par contre, au centre il y a une possibilité
de 5 millions de tonnes soit l'équivalant de ce qui
passe aujourd'hui comme marchandise aux deux extrémités.
A l'occasion du 70ème anniversaire de l'ouverture
de la gare de Canfranc, le patron de la Général
Motors à Saragosse se déplacera. Le milieu économique
semble très intéressé pour développer
ce projet ; ce qui devrait rassurer la SNCF qui reste en retrait
par crainte du manque de rentabilité de cette ligne.
L'étude menée par RFF peut être terminée
en un trimestre.
Mme Borne : le Gouvernement n'a pas d'a priori. Il
faut mettre à plat les capacités des trois possibilités
ferroviaire, en étudiant aussi les réseaux menant
aux trois possibilités. Le Gouvernement tentera de
ne pas mélanger le transport fret et celui des voyageurs
afin de ne pas pénaliser le fret. Cette disposition
irait plutôt dans le sens du Canfranc. En ce qui concerne
le projet pharaonique du tunnel de base Vigne Male, les priorités
du gouvernement sont au développement et à la
rentabilité des lignes existantes. Nous pouvons espérer
que l'étude sur le Pau-Canfranc sera terminée
au printemps 1999 et présentée à la Commission
Européenne pour juin 1999.

Compte-rendu du rendez-vous avec M. Rees - Cabinet de
M. Neil Kinnock
Présent(e)s : M. Rees, conseillère de M. Neil
Kinnock ; M. Baron, administrateur Réseaux et infrastructure,
politique ; M. Jacques Stambouli, Vice-Président d'Agir
pour l'Environnement ; M. Michel Rodes, Vice-Président
du CRELOC ; M. Stéphen Kerckhove, permanant d'Agir
pour l'Environnement.
J. Stambouli : le transport transfrontalier progresse
de façon inquiétante. La progression de ce trafic
de transit se fait par camion ce qui amène les populations
locales a refuser ce mode de transport. Parallèlement,
le transport combiné se développe mais devient
rentable pour un trajet minimum de 500 kms ; le trafic routier
de transit entre dans ce cadre. Si la ligne Pau-Canfranc est
inscrite au schéma de transport de marchandises européen,
nous pouvons espérer voir se développer ce transport
plus respectueux de l'environnement.
La LOADT ne prévoira pas de nouvelle percée
routier dans les schémas de service à venir
; en même temps, les travaux sur l'axe européen
E7 continuent à un rythme relativement lent.
Lors de notre rencontre avec Mme Borne, chargée des
questions de transports au cabinet de m. Jospin, nous avons
obtenu un échéancier court pour mener l'étude
pour la réouverture de la ligne Pau-Canfranc afin d'enrichir
le schéma européen. Quelle est donc la position
de la Commission européenne et est-ce qu'elle inscrira
la ligne ferroviaire Pau-Canfranc au schéma en juin
1999.
M. Baron : le gouvernement français malgré
ses prises de position en faveur du chemin de fer n'a toujours
pas transmis d'étude pour enrichir le schéma
européen de transport combiné. La Commission
ne peut en aucun cas se substituer aux pays membres et attend
donc des propositions de la France. Néanmoins, le Commission
s'est engagée à réétudier les
projets refusés en 1996, soit le ligne Pau-Canfranc.
Mais le Commission va réétudier, en l'état,
ce projet sur la base de l'étude menée en 1996
et qui n'été pas compétitive. Sans nouveau
élément, cette ligne subira le même refus
de la Commission. La Générale des Eaux a fait
une étude pour la réouverture mais elle ne nous
a pas été transmise. Les études, bien
que plus coûteuses, du projet pour la ligne Vigne Male
sont plus avancée.
M. Rodes : La compétitivité du Pau-Canfranc
est fonction des études. ERES transport qui a réalisé
la dernière étude a sans doute sous estimé
les potentialités du Pau-Canfranc. Avec des locomotives
plus puissantes, on accroît sensiblement les potentialités.
A l'occasion du 70ème anniversaire de l'ouverture de
la gare de canfranc, le PDG de la Général Motors
Espagne viendra pour soutenir la démarche d'une réouverture
de cette ligne.
M. Baron : la Commission craint tout de même
que cette ligne n'ait pas la capacité requise pour
être rentable.
M. Rodes : les études montrent qu'il est possible
de faire passer sans investissement considérable 5
millions de tonnes soit l'équivalant de ce qui passe
aux deux extrémités pyrénéennes.
M. Baron craint que les études chiffrant la
réouverture et la modernisation de la ligne à
500 millions de francs français soient sous-estimées.
M. Rodes : en général, les investissements
pour le rail sont mieux maîtrisés que ceux de
la route. De Canfranc à Saragosse, le foncier n'est
pas cher. Le rapport coût / kilométrage / tonne
transportée est bien meilleurs que pour n'importe quelle
autre solution. En effet, pour un investissement de 1.5 milliard
de francs pour l'ensemble, 5 à 12 millions de tonnes
de marchandises pourront être transportées sur
274 kms.
M. Baron pose le problème de la rentabilité
des exploitations ferrées. Tout le monde sait très
bien que la rentabilité dans les Pyrénées
n'est pas optimum. Il y a très certainement possibilité
d'améliorer les capacités de transport de marchandises
aux deux extrémités. La SNCF a peur de coût
sur le long terme de ce genre d'opération où
l'investissement est relativement faible mais la maintenance
lourde.
J. Stambouli : RFF va refaire une étude en automne
sur les potentialités de la fréquentation ainsi
que le coût de la modernisation.
M. Rodes : Le projet du Vigne Male est un beau projet
d'ingénieur mais qui est sans lendemain si nous ne
sommes pas capable de maintenir à un certain niveau
le pourcentage de marchandises transporter par le rail. Ce
projet gigantesque risque de prendre un minimum de 20 à
30 ans. Le rapport Brossier sur les Alpes qui vient d'être
remis au gouvernement français préconise de
privilégier les projets plus réduits.
En ce qui concerne les deux extrémités, il
y a des potentialités d'améliorer les productivités
et la rentabilités du côté d'Irun mais
au prix d'investissement assez lourd. De plus au delà
d'Irun, en Espagne, le foncier est cher.
M. Rees : on peut améliorer en organisant mieux.
Le trafic France Espagne n'augmentera que faiblement, et le
trafic routier va vraisemblablement baisser du fait des hausses
des coût induit à la route. En France, le besoin
de nouvelles infrastructures est moins primordiale que le
changement de mentalité.
Néanmoins, la construction du tunnel du Somport va
poser un vrai problème car la RN 134 n'est pas terminée
et il y a un fort risque d'engorgement. Le gouvernement français
veut un financement exceptionnel pour finir ce projet. Mais
une fois terminée, que fait-on pour privilégier
le rail ?
Il faut dès maintenant étudier de façon
sérieuse et globale la région pyrénéenne.
L'Europe est prête à financer jusqu'à
50% du coût d'une telle étude. En Juillet, l'Europe
doit réétudier le schéma de transport
combiné mais les dossiers ne sont pas encore formalisés.
La date de la révision n'est pas extrêmement
stricte, ce qui permet au gouvernement français de
finaliser cette étude en toute sérénité.
A la suite de cette étude, la Commission est prête
à financer jusqu'à 10, voir 20% des infrastructures
pour les lignes ferroviaires.

|