Le 27 novembre dernier, le Gouvernement français a autorisé
la mise en culture du maïs transgénique Bt, mis
au point par Novartis, multinationale agro-alimentaire.
Pourtant, cette décision précipitée
soulève de nombreuses controverses, du point de vue
scientifique, mais aussi éthique et environnementale.
Une large partie de la population française se déclare
hostile aux produits transgéniques appliqués
au domaine agricole et dans l'alimentation.
Les agriculteurs ne veulent pas de produits transgéniques
: la récente affaire de la vache folle doit nous faire
prendre conscience des problèmes qu'engendre une agriculture
privilégiant la quantité à la qualité.
Les agriculteurs français se montrent extrèmement
prudents à l'égard de ces nouveaux produits
car ils n'ont pas assez de recul pour juger de la non dangerosité
des produits transgéniques.
Le seul avantage du maïs Bt de Novartis est sa résistance
à la pyrale. Pourtant, une alternative biologique naturelle,
le trychogramme, a été mise au point par l'INRA
pour lutter contre cet insecte.
Une controverse scientifique : malgré l'unanimité
de façade de certains " experts ", il existe
bien une incertitude scientifique. Première approximation
scientifique, le gène Bt de Novartis ne pourrait pas
se transmettre à d'autres espèces, en France,
car il n'existerait pas de plantes génétiquement
proches du maïs. Ce raisonnement fait abstraction du
maïs non modifié génétiquement.
Dans le cas où le maïs transgénique serait
planté à proximité d'un champs de maïs
non-transgénique, il existe un risque de flux de gènes.
L'agriculteur qui ferait le choix de produire naturellement,
subirait finalement la colonisation et la pollution de son
voisin.
L'incertitude perdure par ailleurs sur un possible flux de
gènes entre plantes trangéniques et insectes.
Les études n'ont pas été entreprises
pour vérifier la potentialité des risques. Libérer
un gène dans la nature est un acte irréversible.
Des réactions en chaine peuvent survenir et ainsi modifier
génétiquement d'autres plantes ou insectes.
Il est donc nécessaire de poursuivre la recherche afin
d'éliminer tout risque éventuel.
Les consommateurs n'ont pas le choix : la législation
européenne n'est pas encore prête à répondre
à l'autorisation de mise en culture décidée
par la France. Un étiquetage garantissant une absence
de produits transgéniques est pour l'heure impossible.
Il faudrait soit effectuer des tests sytématiques quasiment
sur chaque produit (augmentant le coût du produit),
soit séparer les filières entre produits transgéniques
et produits naturels. Les industriels qui ont mis au point
ces produits génétiquement manipulés
font obstacle à l'élaboration d'une législation
protégeant au mieux le consommateur.
L'autorisation de mise en culture d'un maïs transgénique
décidée par le France est précipitée
car nombre de questions restent en suspens. L'étiquetage
n'est pas au point, un risque scientifique existe et finalement
les agriculteurs français commencent à favoriser
une agriculture non productiviste respectueuse de l'environnement.
Le principe de précaution doit passer avant le profit
des industriels !
|