
Pour
une agriculture qui respecte l'environnement,
les emplois et la santé !
L'agriculture nourrit les gens, entretient les
territoires : elle est à la base de la
vie humaine. Une réforme de la Politique
Agricole Commune (PAC) est en préparation.
IL faut qu'elle prenne en compte les intérêts
des agriculteurs, des consommateurs, des ruraux
et urbains, des pays en développement
La réforme de la PAC nous concerne tous
!
La Politique Agricole Commune consomme en moyenne
la moitié du budget de l'Union Européenne,
deuxième puissance agricole du monde après
les Etats-Unis. Elle a une importance fondamentale,
en particulier pour la France, premier pays agroalimentaire
européen. Dans un contexte de libéralisation
des marchés et de mondialisation, la PAC
tente de s'adapter.
Actuellement, la Commission européenne
prépare une nouvelle réforme tandis
que la France s'apprête à voter une
loi d'orientation agricole. C'est le moment d'être
vigilant. Nous sommes à une période
charnière.
Longtemps cogérée par les organisations
professionnelles majoritaires et les pouvoirs
publics, la PAC passe progressivement dans le
débat public.
Il faut que ce débat intègre tous
les acteurs sociaux et associatifs concernés.
Car les impacts de la politique agricole touchent
chacun d'entre nous : pollutions des eaux et surexploitation
des nappes phréatiques, destruction d'espaces
naturels, uniformisation des paysages, désertification,
sécurité alimentaire non assurée,
chômage, atteintes à la biodiversité,
manipulations génétiques aux conséquences
imprévisibles
Pour que ces risques soient enfin pris en compte,
nous demandons aux pouvoirs publics français
et européens d'intégrer dans leurs
réformes quatre mesures indispensables
:
1. La prise en compte de la protection de l'environnement
dans les décisions agricoles : principe
de la conditionnalité environnementale
des aides ;
2. Une reconnaissance et un soutien financier
actif à l'agriculture biologique ;
3. La suppression des primes à la culture
intensive du maïs : prime d'irrigation et
prime au maïs-ensilage ;
4. Une transparence des financements publics affectés
à l'agriculture : création d'un
observatoire indépendant.
1. Le principe de la conditionnalité
environnementale
Actuellement en France comme dans le cadre de
la PAC, les mesures agri-environnementales constituent
une politique marginale à côté
d'une agriculture productiviste essentiellement
axée sur la conquête des marchés.
Il faut placer les mesures en faveur de l'environnement
et d'une agriculture durable au centre des dispositifs
d'aide.
Nous demandons donc que la France s'engage clairement
sur le principe de l'écoconditionnalité
:
> elle doit en faire une condition centrale
de son accord pour la réforme de la PAC
> elle doit lier les aides qu'elle accorde
à ses agriculteurs à des cahiers
des charges environnementaux, notamment au sein
des CTE (contrats territoriaux d'exploitation)
prévus par la loi d'orientation agricole
2. Un soutien réel à l'agriculture
biologique
L'agriculture biologique ne doit pas être
reléguée parmi les mesures agro-environnementales
marginales. Il faut qu'elle soit incluse dans
la PAC et dans les aides accordées par
la France. A ce titre, l'agriculture biologique
doit être reconnue et favorisée par
la politique de soutien aux revenus des agriculteurs.
Des revenus mieux assurés pour les paysans
assumant un label " biologique " permettront
de développer la production bio, dont les
rendements sont moins élevés mais
qui produit des aliments sains sans utiliser d'intrant
chimiques, en préservant la biodiversité
et en entretenant les sols.
3. La suppression des primes à l'irrigation
et au maïs-ensilage (culture intensive
et polluante pour fabriquer du concentré
de fourrage).
La culture intensive du maïs destiné
à nourrir le bétail a de nombreux
impacts négatifs : pollution par les engrais,
pesticides et herbicides, gaspillage de l'eau
par l'irrigation, destruction des paysages et
des milieux naturels, gaspillage des aides, au
détriment des prairies qui permettent un
élevage respectant les écosystèmes
et les animaux. De plus, le maïs étant
pauvre en protéine, il faut compléter
l'alimentation en soja, d'où une forte
dépendance vis-à-vis des importations
de soja américain. Nous demandons la suppression
des primes favorisant la culture intensive du
maïs.
4. La création d'un observatoire du
financement public de l'agriculture
Nous demandons au gouvernement français
de mettre en place un observatoire indépendant.
Il aura pour mission de faire connaître
au public le montant des financements publics
alloués par type de production agricole,
la part affectée à la préservation
de l'environnement et les résultats obtenus.

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