 |
 |
|
|
|
|
|
Partenaires
de la campagne : |
|
|
|
 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|

Pourquoi
cette campagne ?
Quatre-vingt pour cent des espèces végétales
dépendent directement de la pollinisation
par les insectes. S’il fallait donner une
valeur monétaire à ce service écologique,
il serait estimé à 153 milliards
d’euros*, presque 10% de la valeur de la
production agricole mondiale destinée à
la consommation humaine. Mais depuis quelques
années le sort des abeilles est devenu
inquiétant : leur taux de surmortalité
atteint 30 à 35%, taux anormalement élevé
qui atteint dans certains cas 50% de pertes hivernales.
Sur le banc des accusés : multiplication
des substances chimiques et des pesticides dans
l’environnement, présence de parasites,
effets désastreux des monocultures, ravages
du frelon asiatique, impact du changement climatique
etc.
Malgré
cet effondrement alarmant, le ministre de l’Agriculture
a ré-autorisé en décembre
2008 le Cruiser, un insecticide de traitement
des semences de maïs, mortel pour les abeilles
et hautement toxique pour les oiseaux et l’environnement,
fabriqué par la firme Syngenta, l’un
des leaders mondiaux sur le marché des
pesticides. Cette seconde autorisation court jusqu’au
15 mai 2009, juste après les semis de maïs,
et risque d’être reconduite pour 2010.
Pourtant, nos voisins allemands, italiens et slovènes
ont suspendu l’homologation de ce produit
suite aux mortalités catastrophiques des
abeilles au printemps 2008. En autorisant à
nouveau le Cruiser, le ministère de l’Agriculture
privilégie une fois de plus les intérêts
des firmes agrochimiques. Sur la seule foi des
industriels, l’Agence française de
sécurité sanitaire des aliments
a émis un avis favorable tout aussi complaisant
que surprenant. Schizophrène, l’Etat
mobilise par ailleurs des fonds pour le soutien
de la filière apicole !
D’autres
facteurs affectent les butineuses. Le frelon asiatique,
introduit accidentellement en France dans les
années 2000, envahit et détruit
les ruches d’abeilles… sans que les
responsables politiques pourtant alertés
n’agissent face à cette menace grandissante.
Plus que jamais, une autre agriculture et une
large sensibilisation sont nécessaires.
L’abeille est un maillon indispensable des
écosystèmes. La protéger,
c’est nous éviter le cauchemar d’un
nouvel écocide irréversible.

|

Des
demandes à exaucer.. « dard dard
» !
Albert Einstein aurait dit : « Si les abeilles
venaient à disparaître, l'humanité
n'aurait plus que quatre années devant
elle. » Aujourd’hui, dans tous les
pays industrialisés, les abeilles subissent
une surmortalité de 30 à 40 % chaque
année. La disparition des abeilles est
imputable en grande partie à un système
agricole en guerre avec le vivant, biodiversité
et espèce humaine comprises. Pourtant des
moyens existent pour éviter cette hécatombe.
Aussi nous demandons :
Au
ministère de l’Agriculture et de
la Pêche, de :
- ne reconduire en aucun cas l’autorisation
du produit Cruiser ;
- retirer du marché et interdire les pesticides
neurotoxiques et systémiques;
- respecter le principe de transparence en mettant
à disposition des citoyens les études
faites sur les pesticides dans le cadre des demandes
de mise sur le marché ;
- agir auprès de l’Union européenne
pour modifier la Directive 2000/75/CE afin de
retirer l’obligation de désinsectisation
en cas de fièvre catarrhale ovine ;
Au ministère en charge de l’Écologie,
de :
- classer le frelon asiatique dans la liste nationale
des espèces nuisibles ;
- mettre en place un réseau de vigilance
sur le Frelon asiatique et mobiliser les instances
locales ;
- lancer une étude nationale indépendante
pour dresser un bilan de l’état des
populations d’insectes pollinisateurs et
identifier les facteurs affectant leur état
de conservation ;
A
Syngenta, de :
- retirer immédiatement le produit Cruiser
du marché ;
- s’engager formellement à ne plus
intégrer de substances actives neurotoxiques
et systémiques dans les futurs produits
commercialisés ;
- respecter le principe de transparence en mettant
à la disposition de tout citoyen les études
faites sur les pesticides dans le cadre des demandes
de mise sur le marché.

|

Un
serial-Cruiser ?
17 décembre 2008 : pour la seconde année
consécutive, le ministre de l’Agriculture
a annoncé l’autorisation du Cruiser
jusqu’au 15 mai 2009, utilisé en
enrobage des semences de maïs pour lutter
contre un insecte, le taupin. Sa matière
active, le thiaméthoxam, est un insecticide
systémique, c’est-à-dire présent
dans la plante toute sa vie, finissant dans nos
assiettes et persistant de surcroît plusieurs
années dans le sol, contaminant durablement
l’environnement. Cinq milliardièmes
de gramme de ce pesticide suffisent à entraîner
la mort d’une abeille !
Des
alternatives existent pourtant : la simple rotation
des cultures permet de faire chuter considérablement
la pression des parasites et l’agriculture
biologique permet de se passer de pesticides grâce
à d’autres modes de lutte non polluants.
De plus, la monoculture intensive du maïs
est catastrophique pour l’environnement
car elle s’accompagne d’une grande
consommation d’eau, d’engrais et de
pesticides : le Cruiser s’inscrit donc dans
une logique productiviste et contribue à
maintenir une aberration agronomique. Le Cruiser
avait été homologué en 2008
sur la base de la reconnaissance mutuelle avec
l’Allemagne. Depuis, l’Allemagne est
revenue sur l’autorisation du Cruiser, de
même que l’Italie et la Slovénie,
à cause de la forte toxicité de
cette famille de produits sur les abeilles. L’interdiction
du gouvernement italien a été motivée
par la mort de plus de 50 000 ruches au printemps
2008…faisant du Cruiser un serial-killer
!
Malgré
les scandales du Gaucho et du Regent, autres insecticides
mis à l’index, les pouvoirs publics,
amnésiques, privilégient une fois
de plus les intérêts des firmes agrochimistes
et du lobby de l’agriculture industrielle
plutôt que la préservation de l’environnement
et de la santé. L’autorisation du
Cruiser a été délivrée
sur la foi des seules études réalisées
par Syngenta, producteur du Cruiser, qui refuse
que les documents censés établir
l’innocuité du pesticide soient consultés…
Suprême ironie : la firme Syngenta, issue
de Novartis, l’un des plus gros producteurs
d’OGM, non contente de vendre des pesticides
mortels pour les insectes, propose ensuite à
la vente des insectes pollinisateurs pour les
cultures désertées de toute biodiversité
!
Alors
que le Grenelle de l’environnement fixe
l’objectif de réduction de 50 % des
pesticides, le ministère de l’Agriculture
prend une fois de plus une décision irresponsable
sous la pression des maïsiculteurs, des semenciers
et des fabricants de phytosanitaires, en mettant
en danger les abeilles et incidemment l’ensemble
de l’environnement.
L’autorisation du Cruiser pour le maïs
pourrait n’être qu’un début.
Aux Pays-Bas, par exemple, cet insecticide est
employé pour enrober les semences de salade,
dont une partie est ensuite cultivée en
France… Il est donc plus qu’urgent
d’interdire le Cruiser et l’ensemble
des pesticides neurotoxiques systémiques
en France, et de développer des techniques
de lutte alternatives.

|

Abeilles
: la dernière danse ?
L’abeille contribue à la reproduction
de 80 % des espèces de plantes à
fleurs : c’est donc une alliée de
taille dans le maintien de l’équilibre
des écosystèmes et de notre agriculture.
Or, 30 à 40 % des colonies ont été
décimées en moins de 10 ans en Europe.
Scientifiques et apidologues s’accordent
à dire que les 5 000 pesticides commercialisés
ont une part de responsabilité importante
dans ces disparitions. De plus, à cause
d’une baisse considérable de la biodiversité
dans les cultures qui attirent en temps normal
les abeilles, celles-ci se sont mises progressivement
à visiter d’autres cultures, comme
les céréales et les vignes, très
gourmandes en pesticides. Mais d’autres
facteurs représentent également
des menaces. Les colonies sont affectées
par des parasites comme le varroa, un acarien
maîtrisé par les apiculteurs mais
pour lequel les médicaments disponibles
sont réduits, ou par des bactéries
et des virus. Pire, butinant jusqu’à
plusieurs kilomètres de leurs ruches, les
abeilles pourraient être malgré elles
responsables de la propagation des OGM, tout en
étant intoxiquées par des plantes
génétiquement modifiées qui
produisent leur propre insecticide.
Plus
généralement, c’est l’ensemble
de la biodiversité des insectes pollinisateurs
qui est menacé. C’est un cercle vicieux
: moins de plantes à fleurs réduit
la diversité de pollinisateurs, ce qui
accentue encore la diminution des espèces
végétales. La monoculture intensive
sur des centaines d’hectares, la raréfaction
des fleurs des champs et l’entretien chimique
des bords de route concourent à l’escalade
menant à une extinction de masse du vivant.
Enfin, un changement climatique entraînant
des périodes de sécheresse et des
hivers plus doux affaiblirait les abeilles.
Développer
des moyens alternatifs aux pesticides, revenir
à une agriculture en lien avec les territoires,
s’éloigner des pratiques de remembrement
et de monoculture, qui attirent davantage les
subventions que les abeilles, etc. : les responsables
publics doivent prendre la vraie mesure de l’enjeu
et respecter les engagements du Grenelle de l’environnement,
qui se cantonnent pour l’instant à
de grands discours. En Chine, dans la province
du Sichuan, des producteurs en sont réduits
depuis quelques années à fertiliser
les fleurs de poirier à la main, les pollinisateurs
et les plantes à pollen de la région
ayant été détruits par une
utilisation incontrôlée de produits
chimiques. Devrons-nous en arriver là ?

|

Frelon
asiatique : la grande invasion ?
Outre les pesticides, les abeilles sont confrontées
depuis quelques années à un nouveau
prédateur venu d’Asie, qui colonise
peu à peu le territoire. Le frelon asiatique,
importé accidentellement de Chine, se dissémine
rapidement en France. Dix frelons suffisent à
anéantir une ruche en l’espace de
quelques jours, en capturant les abeilles ou en
restant présents près du rucher,
stressant la colonie et en perturbant le fonctionnement.
Ainsi en Gironde, 150 à 200 ruches ont
probablement été détruites
par l'action du frelon en 2006. Cet insecte menace
également d’autres espèces
de butineurs et met en danger l’Homme par
ses piqûres et son comportement agressif.
L’ampleur de l’invasion est telle
qu’il semble difficile de l’éradiquer,
malgré le développement de techniques
de piégeage et de destruction des nids.
Il
est aujourd’hui urgent que le frelon asiatique
soit classé dans la liste des espèces
nuisibles, afin que les départements bénéficient
de réels moyens d’action et qu’un
réseau de vigilance soit mis en place via
une campagne nationale d’information.

|

Des
experts sous influence
Alors que les apidologues sont unanimes sur le
rôle primordial des pesticides dans l’érosion
des ruches, les différentes études
menées par l’Agence française
de sécurité sanitaire des aliments
brouillent les pistes en mettant en avant une
multitude de facteurs environnementaux. Résumons
: l’AFSSA est la seule entité de
l’État, présentée comme
agence « indépendante », qui
produise des études sur les causes de mortalité
des abeilles. Or, à y regarder de plus
près, son conseil d’administration
regroupe les diverses composantes du lobby des
pesticides : le directeur de l’Union des
producteurs de pesticides, le président
de l’Association générale
des producteurs de maïs, le président
des Chambres d’agriculture et un représentant
de l'agro-industrie. Or ces firmes ont-elles l’indépendance
requise pour analyser et éventuellement
mettre en cause les pesticides ?
Dans sa dernière expertise sur ce sujet,
l’AFSSA n’a même pas pris en
compte les études établissant les
e7ets des pesticides Gaucho et Regent sur l’abeille
! Pour éviter toute mise en cause ultérieure,
la directrice de cette Agence n’a pourtant
pas hésité à rappeler, que
« l'AFSSA ne s'est jamais prononcée
sur les risques environnementaux, lesquels ne
relèvent pas de sa mission ». Sait-on
jamais…
Il
est urgent de mener une expertise indépendante,
pluraliste et contradictoire, que le ministère
de l’Écologie serait cette fois plus
inspiré de piloter.

|

L’abeille a le bourdon…
En plus des pesticides utilisés en agriculture,
les abeilles sont empoisonnées depuis deux
ans par le traitement de la fièvre catarrhale
ovine dans les élevages. Pour lutter contre
cette maladie et son vecteur (un petit moucheron),
les préfectures ont préconisé
une désinsectisation en plus du vaccin
obligatoire, impliquant un arrosage intensif et
inefficace des animaux, bâtiments d’élevage,
etc. En Ariège, de nombreux ruchers des
zones d’élevage sont déjà
détruits à 50, 80 voire 100 % par
ces pesticides délétères
: on dénombre déjà plus de
2000 colonies mortes chez les apiculteurs professionnels.

|

Des abeilles… à la maison
Avec plus d’un million d’hectares
de jardins privés, les jardiniers amateurs
ont aussi leur rôle à jouer. Le pollen
des fleurs est l’unique source de protéines
des insectes butineurs, donc une certaine diversité
de plantes sauvages à fleurs locales permet
de favoriser ces derniers, en ville comme à
la campagne. Beaucoup moins connus que les nichoirs
à oiseaux, les nids à abeilles solitaires
permettent à plusieurs espèces qui
ne vivent pas en colonie de loger dans les jardins
ou aux balcons.
Enfin, il est essentiel de ne pas tailler les
haies pendant leur période de floraison.

|
|

Cités fleuries et sans
pesticides
De plus en plus d’observateurs voient les
abeilles revenir butiner en ville. C’est
que les communes qui ont décidé
de se passer de pesticides offrent un terrain
de chasse idéal pour les abeilles comme
pour les papillons et autres insectes pollinisateurs.
Lancée en 2005 par l’Union nationale
des apiculteurs français, l’opération
« Abeille, Sentinelle de l'Environnement
» a pour but de sensibiliser les collectivités
territoriales, les entreprises et le grand public
à la survie des abeilles et à la
sauvegarde de la biodiversité végétale.
Concrètement, des ruches sont installées
en milieu urbain et les récoltes de miel
sont l’occasion de manifestations qui rassemblent
la population. Une excellente façon de
sensibiliser les élus locaux comme les
habitants. Ce programme a été signé
par plus de vingt-cinq partenaires dont plusieurs
Régions, des Conseils généraux,
de nombreuses grandes villes et des sociétés
d’ampleur internationale.
Les
communes peuvent également agir en passant
au vert : interdiction des pesticides dans la
gestion des espaces verts et des bords de route,
fauchage des talus une fois par an seulement,
mise en place de trames vertes, distribution de
coccinelles aux habitants, etc. Enfin, il est
possible de faire certifier des parcs et jardins
urbains écologiques : tous les habitants
peuvent demander à leur mairie de s’y
inscrire.

|
|
|

|
 |
|
|
 |
 |
 |
Agir pour l'Environnement -
2, Rue du Nord - 75018 Paris - Tél. 0140310237
- [email protected]
- 2009 |
|
 |
|
|
|