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Campagne
n°27 :
Insecticides, herbicides, fongicides
: Participez à la "pestition" nationale
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Partenaires
de la campagne :
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Pourquoi
cette campagne ?
La France est le premier utilisateur de pesticides de l’Union européenne.
Nos sols, loin de pouvoir filtrer près de 80 000 tonnes chaque année,
soit environ 3 kilogrammes de matière active par hectare, absorbent
et diffusent ces produits chimiques toxiques dans la biomasse, l’eau
et l’air.
L’utilisation
massive de pesticides défraie régulièrement
la chronique : pollutions locales, dépassement
des limites autorisées dans les aliments,
pollution des nappes phréatiques, terres
agricoles contaminées pour des centaines
d’années... L’agriculture
productiviste met en danger des centaines d’espèces
animales, à la reproduction troublée,
présentant desmaladies létales.
Des études alertent régulièrement
sur les dangers des pesticides pour la santé :
cancers, malformations congénitales, risques
d’infertilité, de troubles neurologiques,
systèmes immunitaires affaiblis... Ingérés
ou inhalés, ces produits toxiques se disséminent
partout, dans nos foyers, diffusés jusqu’aux
pôles, se concentrant tout au long de la
chaîne alimentaire !
Reposant
sur une industrie chimique très lucrative,
le système agricole intensifmet en péril
l’ensemble de nos ressources naturelles
et soulève d’importants problèmes
de santé publique. Remettre en question
cette escalade chimique est une urgence à laquelle
l’État français doit répondre
en s’engageant sur des objectifs drastiques
de réduction et sur l’appui aux
alternatives agricoles durables.
Il
est temps de renouer avec des agricultures en
adéquation avec lesmilieux naturels et
de proposer aux consommateurs des produits sains
sans résidus de pesticides. Le Grenelle
de l’environnement, qui tarde à se
traduire dans les faits, doitmettre en place
un grand plan de sauvetage de notre environnement.
Renoncer aux pesticides n’est pas renoncer
au progrès mais bien au contraire nous
réapproprier nos terres et assurer la
santé des générations futures.

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Demandes
et cibles
Les objectifs :
La baisse de fertilité des sols, la pollution
de l’eau, l’apparition d’espèces
résistantes témoignent de l’épuisement
programmé de nos capacités de production à moyen
terme. A-t-on vécu un Grenelle de l’environnement
ou de la communication ? Afin que les grands
discours deviennent actes, nous demandons :
Au
ministère de l’Agriculture et
de la Pêche de :
>
interdire les pesticides préoccupants
et taxer plus fortement l’ensemble des
pesticides ;
>
inscrire un volet « agriculture biologique
et intégrée » conséquent
dans l’enseignement des lycées agricoles
;
> imposer une formation obligatoire pour tous les
utilisateurs professionnels et les vendeurs de
pesticides ;
>
sensibiliser les collectivités à la
bonne gestion de leurs espaces publics sans pesticides
;
>
reconnaître le droit des agriculteurs à utiliser,
ressemer et protéger des semences de variétés
non manipulées, qu’elles soient
inscrites ou non au Catalogue officiel ;
>
retirer immédiatement l’autorisation
de mise sur le marché de l’insecticide
Cruiser ;
>
soutenir, dans le cadre de la révision
de la législation européenne sur
les pesticides, les propositions du Parlement
européen qui vont dans le sens du principe
de précaution.
A
la Fédération
des entreprises du commerce et de la distribution
de :
>
retirer des rayons les produits de jardinage
et biocides dangereux et mettre les autres en
accès limité ;
>
inscrire dans les cahiers des charges des fournisseurs
l’obligation « Zéro Résidu » et
favoriser les produits issus de productions biologiques
locales ;
>
mettre en place des indicateurs de résidus
de pesticides par enseigne commerciale, accessibles
au public ;
>
lancer une campagne d’information sur les
alternatives à l’utilisation des
pesticides.
Aux
groupes politiques de l’Assemblée
nationale :
>
Loi Grenelle : inscrire l’objectif de réduction
de 50 % de l’utilisation des pesticides
d’ici 10 ans, basé sur un indicateur
fiable, et lui donner de réels moyens
de mise en œuvre ;
>
Loi Grenelle : inscrire comme objectif contraignant
20 % d’agriculture biologique pour 2020
en lui affectant les moyens nécessaires
et notamment financiers ;
>
interdire l’usage de pesticides dans les
lieux publics et mettre en place une zone tampon
de 50 mètres minimum autour des habitations
;
>
interdire les pulvérisations aériennes.

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Une
chimie loin d'être verte...
L’agriculture intensive actuelle emploie
90% des pesticides utilisés, reposant
sur une gamme de plus de 8000 produits commercialisés.
Faisant fi de l’équilibre des écosystèmes,
le recours massif à des produits de synthèse
menace nos ressources naturelles et la santé des
populations.
En
plus des conséquences agronomiques
importantes (érosion et baisse de la fertilité des
sols, développement de résistances
aux substances actives chez les insectes et parasites),
les pesticides polluent durablement l’environnement.
Ils sont retrouvés dans 91 % des mesures
faites dans les cours d’eau et dans plus
de la moitié des nappes souterraines1.
Entre 25 et 75 % des quantités de pesticides
pulvérisés se disséminent
dans l’atmosphère : pas étonnant
qu’une vingtaine de ces substances dangereuses
soit retrouvée dans l’air parisien
(en milieu rural, un adulte inhale deux fois
plus de pesticides qu’il n’en ingère..)
! C’est notamment à cause des insecticides
Gaucho et Regent que des centaines de millions
d’abeilles ont disparu et que des milliers
d’apiculteurs ont cessé leur activité entre
1995 et 2003. Malgré cela, l’Etat
vient d’autoriser la mise sur le marché d’un
insecticide toxique de la même famille,
le Cruiser ! Sachant qu’un tiers de l’alimentation
humaine dépendrait du succès de
la pollinisation, la vigilance est impérative.
L’impact néfaste des pesticides
touche l’ensemble de la biodiversité :
chauve-souris, amphibiens, oiseaux etc.
Alors
que la présence de pesticides dans
leur alimentation est la première inquiétude
en matière de sécurité alimentaire
de 76 % des Français, plus de la moitié des
fruits et légumes contient des résidus
de ces produits. Par ailleurs le verdict scientifique
est formel : des dizaines d’études épidémiologiques
montrent que nos corps sont contaminés
par les pesticides. Elles font le lien entre
l’exposition aux pesticides et certains
cancers, affaiblissement du système immunitaire,
fragilité respiratoire et digestive, propension à développer
des maladies neurodégénératives
de type Parkinson. Les agriculteurs et leurs
familles sont les premiers touchés par
cette exposition. Elle serait ainsi source de
baisse de la fertilité (27 fois plus de
risque de problèmes de fertilité pour
les femmes ayant manipulé un herbicide)
et affecterait d’autant plus les enfants
exposés in utero.
La
réduction de moitié de l’utilisation
des pesticides d’ici 10 ans et le soutien
aux alternatives agricoles sont des annonces
phares issues du Grenelle de l’environnement.
Au vu des risques associés à l’exposition
aux pesticides, il est essentiel de ne pas transiger
sur ces objectifs qui tardent à être
traduits dans les faits.

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Sans
agriculture durable... des impacts durables !
Les sols ne sont pas un support inerte sur lequel
on apporte des graines, des engrais, des produits
chimiques. Un seul mètre carré contient
une moyenne de 260 millions d’organismes
vivants qui contribuent à maintenir la
santé et la fertilité de nos terres.
L’intensification des pratiques agricoles
par la monoculture, une forte consommation d’eau
et l’utilisation d’intrants chimiques
découle directement des choix politiques
en matière de développement agricole
et rural. Elle conduit à limiter la fonction
paysanne d’agronomie, contribue à la
disparition des exploitations et s’accompagne
d’une perte du tissu social et d’une
désertification des campagnes. Le lent
travail de sélection variétale
permettant de disposer de semences adaptées
aux milieux disparaît. Les OGM ont même été jusqu’à être
présentés comme solution pour réduire
les pesticides ! Alors que leur culture en plein
champ nécessite bien souvent l’usage
de doses de plus en plus importantes de pesticides
parce que certains insectes deviennent résistants
!
Le
meilleur moyen de réduire l’usage
des intrants chimiques est encore de changer
les pratiques agricoles. Il est urgent de développer
et soutenir l’agriculture durable telle
les agricultures biologique et intégrée.
En minimisant voire interdisant le recours aux
pesticides de synthèse, ces modes de production éliminent
les risques associés à ces produits
pour la santé : on trouve par exemple
peu de résidus de pesticides chez les
enfants qui mangent bio. Une réelle politique
de soutien à ces alternatives est nécessaire
pour passer de 2% d’agriculture biologique
aux 20% de surfaces agricoles utiles d’ici
2020 comme annoncé à l’issue
du Grenelle. Cela doit également passer
par la sensibilisation et la formation des paysans,
conseillers, chercheurs et techniciens agricoles à ces
pratiques. L’instauration d’une taxe
suffisamment dissuasive des pesticides permettrait
de financer le développement d’une
agriculture durable. L’État français
doit prendre conscience des coûts associés à l’agrobusiness
pour l’environnement et la santé.

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Vive
les "mauvaises" herbes
Dix pour cent des pesticides sont employés
par les jardiniers amateurs et par les collectivités
pour la gestion des espaces verts et des voiries.
Du fait de leur gestion de la voirie routière
et des voies d’eau navigables, les collectivités
sont conduites à intervenir sur des milieux
très fragiles, souvent imperméables
et à faible distance des fossés
et des cours d’eau, ce qui entraîne
une forte pollution des sols et eaux. Une fois
leur environnement touché, les collectivités
sont obligées de financer leur dépollution,
au lieu de privilégier la prévention.
Ainsi, les coûts importants liés à la
restauration du bon état des eaux, payés
par le consommateur s’ajoutent à ceux
liés à la gestion parfois trop
hygiéniste des gazons et autres bords
de routes, alors même que des économies
pourraient être réalisées
grâce aux méthodes alternatives
de désherbage et grâce à une
meilleure acceptation des herbes spontanées.
Ces techniques de gestion dite différenciée
permettant de limiter la contamination des ressources
en eau sont expérimentées par exemple
en Isère, dans le Grand Lyon, à Rennes
ou à Paris. Il serait également
urgent d’interdire l’utilisation
de pesticides et produits domestiques toxiques
dans les espaces fréquentés par
les populations plus fragiles, espaces scolaires,
de santé… et de maintenir une zone
tampon de 50 mètres minimum près
des habitations.

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Des
dollars en baril
Les variétés culturales actuelles
ont été sélectionnées
principalement sur le critère du rendement.
Elles sont donc très productives dans
des conditions précises qui nécessitent
fertilisation et protection phytosanitaire abondante
et permanente. Pour satisfaire aux règles
du marché concentré autour de quelques
grands acteurs, les agriculteurs sont condamnés à recourir à des
techniques imposées et standardisées.
Les standards de consommation ont également
contribué à l’exigence d’aliments
homogènes et garantis « zéro
défaut » ; ainsi les pommes subissent
27 traitements différents en moyenne par
an !
Le
marché très lucratif de l’agrochimie,
représentée par l’Union des
Industries pour la Protection des Plantes, a
fait émerger une agriculture faussement « raisonnée » qui
ne prévoit aucune réduction significative
des doses de pesticides. Au lieu de reconnaître
la légitimité de l’inquiétude
des Français, l’UIPP lance régulièrement
des campagnes de promotion des pesticides pour
tenter d’infléchir les résistances
de l’opinion publique… 
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Je
consomme, consommes TUE ?
Chaque année,
les chiffres de l’Union européenne
sur la présence de résidus
de pesticides dans les aliments
végétaux sont toujours
plus alarmants : alors que la moitié des
fruits et légumes consommés
en France contiennent ces résidus,
7% des échantillons dépassent
les Limites Maximales en Résidus
obligatoires. L’eau de boisson,
certains jus de fruits, le vin
et certains poissons gras contiennent
des traces de produits phytosanitaires.
La
France importe plus de 4,3 millions
de tonnes de fruits et légumes frais de
l’étranger. En vendant plus de
75% des fruits et légumes en France,
la grande distribution est aussi un acteur
incontournable de la santé publique.
Le marché des produits bio ne représente
pourtant qu’un pour cent des ventes alimentaires
malgré une demande croissante. Leur
prix rebute encore alors que le mode de culture
de ces aliments permet des économies
comme la dépollution de l’eau
et des bénéfices pour la santé !
Consommer bio ne coûte pas plus cher
si on intègre ces coûts externes
et si on consomme un peu différemment.
En
inscrivant dans le cahier des charges de leurs
fournisseurs la contrainte « Zéro
résidu de pesticides » et des
obligations de garanties sur la durabilité des
exploitations agricoles, les grandes enseignes
peuvent faire pencher la balance en faveur
du déploiement d’agricultures
respectueuses de l’environnement et de
la santé. La banalisation de rayons
de pesticides vendus en libre service au côté de
rayons de produits biologiques doit cesser
! Comme dans certaines jardineries, les grandes
surfaces ne pourront se responsabiliser et
responsabiliser les consommateurs qu’en
réduisant et éliminant drastiquement
le choix de produits toxiques d’entretien
et de jardinage et en informant sur les dangers
de ces produits. Les cas isolés en Europe
d’enseignes mettant en application des
politiques pour réduire la présence
des pesticides et augmenter la gamme de produits
issus de la filière
biologique doivent se généraliser.
En stimulant la demande, la grande distribution
peut réellement contribuer à l’offre
de produits frais sains et donc au développement
de leurs cultures.

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Pour
un printemps sans pesticides
Les jardiniers amateurs épandent
pas moins de 6 à 7% des
pesticides en France, employant
plus de 2000 produits autorisés.
Depuis trente ans, l’industrie
horticole a convaincu les jardiniers
du dimanche que leur bonheur dépendait
de l’uniformité de
leur pelouse, à grand renfort
d’engrais et d’herbicides.
Le manque d’information relative
aux risques pour la santé comme
pour l’environnement conduit
souvent aumanque de respect des
doses homologuées et des
précautions d’utilisation.
Pourtant, fréquemment ce
sont demauvaises techniques de
jardinage qui sont à l’origine
des problèmes du jardin
(maladies, ravageurs, altération
de la vie du sol..). Des alternatives
existent : choix des plantes adaptées,
couverture du sol (paillis, engrais
verts..), rotation des cultures
légumières, lutte
biologique, utilisation de préparations
naturelles telles que le purin
d’ortie… Limiter l’usage
d’intrants dans son jardin
permet également de se prémunir
des pesticides dans les maisons
: ces substances ont peu à peu
envahi l’intérieur
des logements et risquent d’être
ingérées par leurs
habitants. L’air intérieur
est saturé de produits toxiques
qu’il est grand temps de
limiter drastiquement (désinfectants,
antiparasitaires, traitement du
bois..) !

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Agir pour l'Environnement -
2, Rue du Nord - 75018 Paris - Tél. 0140310237
- [email protected] -
2008 |
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