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Campagne
17 :
LA PUB VEHICULE UN
MESSAGE POLLUANT
novembre 2003 à décembre 2004 |
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Pourquoi
cette campagne ?
L'omniprésence
de la publicité est en soi une pollution.
Visuelle, auditive et bientôt olfactive,
la publicité s'immisce dans les moindres
replis de notre vie privée comme dans les
moindres recoins de l'espace public.
Mais
au-delà de l'aspect formel de cette agression,
le message diffusé par la répétition
publicitaire colporte le mythe de l'abondance
matérielle par lequel l'achat permet d'être,
d'exister. Culte de la vitesse, réification
du corps humain, obsolescence prématurée,
gâchis et surconsommation font courir à
notre planète, aux générations
futures ainsi qu'aux pays du Sud des risques démesurés
par rapport à la relative satisfaction
que peut entraîner la possession d'objets
toujours plus sophistiqués.
C'est
ainsi que l'automobile est devenue la représentation
symbolique d'une certaine puissance machiste,
représentation omettant soigneusement de
signaler toutes les pollutions induites, qu'elles
soient sonores ou atmosphériques
L'insécurité routière directement
issue d'une vitesse excessive ou d'un abus d'alcool
provoque une véritable hécatombe
sur nos routes, drame dont la responsabilité
incombe en partie à certains messages publicitaires
!
Alors
que le dérèglement climatique fait
déjà ressentir ses effets catastrophiques
partout sur la planète, la publicité
prolonge la spirale infernale en vantant les mérites
de 4X4 à usage urbain, surpuissants et
climatisés, dont la consommation croît
aussi vite que le nombre de panneaux publicitaires
affectés à leur promotion. Les pulsions
publicitaires et mercantiles doivent pourtant
connaître un encadrement public, tant sur
la forme que sur le fond du message véhiculé,
et cela, afin de prendre en considération
la finitude de notre planète.

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Les
demandes
1. Obtenir le retrait de tous les panneaux publicitaires
illégaux et restreindre la dimension des
panneaux restants ;
2. Interdire toute forme de publicité augmentant
directement la consommation d'énergie,
comme les panneaux lumineux, ou éclairés,
mobiles, les publicités transportées
par des véhicules motorisés spécialement
dédiés ou à l'aide d'aéronefs
;
3. Limiter la promotion d'un usage irrationnel
de l'énergie grâce à l'adoption
du décret en Conseil d'Etat prévu
à l'article L.224-1 du Code de l'Environnement
;
4. Imposer, sur tous les véhicules et outils
promotionnels, une information claire relative
aux consommations et aux émissions de CO2
et fluides frigorigènes hydrofluorocarbones
(publication de l'arrêté issu du
décret n°2002 du 23 décembre
2002) par le biais d'un étiquetage précis
;
5. Internaliser les coûts environnementaux
en imposant une taxe dissuasive proportionnelle
aux émissions de gaz à effet, type
vignette, frappant les véhicules étiquetés
dans les catégories D, E, F et G.
6. Introduire une taxe à l'achat pour les
véhicules à quatre roues motrices
type 4x4 et les proscrire des centres urbains.

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Le
paysage n'est pas à vendre !
La
répétition d'un message est l'un
des moyens utilisés par les publicitaires
pour imposer la visibilité d'une marque
ou d'un produit. Ce matraquage se traduit par
l'implantation de centaines de milliers de panneaux
publicitaires s'immisçant dans les moindres
recoins de notre environnement. La multiplication
des panneaux publicitaires et des enseignes grand
format transforment des pans entiers de nos paysages
quotidiens et de nombreuses entrées de
ville en véritables cloaques visuels. Les
lieux les plus parcourus quotidiennement par la
majorité des citoyens sont la cible privilégiée
des afficheurs et, notamment, de la grande distribution.
Face
à ces atteintes au cadre de vie, le droit
est venu restreindre les velléités
des publicitaires de recouvrir la surface de la
planète de messages à vocation marchande.
Pourtant, bien que le droit de la publicité
soit conséquent, celui-ci est devenu au
fil des années souvent illisible, subissant
les assauts répétés de publicitaires
contournant sans cesse les réglementations.
Les multiples dérogations prévues
par la loi et une jurisprudence désormais
pléthorique font que le citoyen est de
plus en plus désarmé pour obtenir
le respect d'une loi qui, pourtant, avait justement
pour objet la protection de son cadre de vie.
De plus, nombre de maires ou de préfets
ne prennent qu'exceptionnellement les mesures
nécessaires pour mettre fin aux infractions
alors même que ces derniers sont dans l'obligation
de le faire (article L 581-27). Certains de ces
représentants de l'État vont jusqu'à
refuser d'agir, y compris lorsqu'ils sont sollicités
par des associations agréées, alors
même qu'en pareil cas ils y sont tenus (article
L 581-32 du Code de l'environnement).
Les
professionnels de l'affichage et de nombreux annonceurs
profitent largement de cette situation et de ces
dysfonctionnements. Ils n'hésitent pas
à multiplier les infractions si bien que
la délinquance en matière de publicité
extérieure a pris, au fil des ans, des
proportions considérables. Selon Paysages
de France, des centaines de milliers de panneaux
publicitaires sont en infraction avec la loi.
Il devient donc nécessaire de réformer
le loi de 1979 qui encadre le droit de l'affichage
d'une part en la simplifiant, d'autre part en
renforçant les dispositions et les sanctions
destinées à assurer la protection
des paysages et du cadre de vie.

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Ma
vue me regarde
L'omniprésence de la publicité est
imposée à l'aide de panneaux publicitaires
de grandes dimensions. Ainsi, unitairement, la
publicité extérieure utilise généralement
des formats de 4 mètres par 3, soit 12
m², afin d'assurer leur visibilité.
Nul ne peut échapper à ces invasions
publicitaires. Mis côte à côte,
on pourrait estimer que les centaines de milliers
de panneaux couvriraient la superficie d'au moins
un département français, soit 0,1
m² de panneau publicitaire par Français
!
Or,
le mitage du paysage né de la superposition
de panneaux, d'enseignes et de pré-enseignes
doit impérativement connaître une
réglementation contraignante par une limitation
du nombre de panneaux et de leurs dimensions.La
possibilité de se soustraire à toute
pollution visuelle devrait être reconnue
dans une loi qui imposerait l'accord des riverains,
préalablement à toute installation
publicitaire de grande dimension.

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Quand
la publicitié invente la pollution trois
en un !
La
pollution visuelle n'est pas la seule nuisance
engendrée par la multiplication des publicités.
Ainsi, par-delà le nombre toujours plus
important d'espaces réservés à
la publicité, le message qui promeut inlassablement
une société reposant sur la possession
d'objets nouveaux entraîne une surconsommation
destructrice pour l'environnement, tout en élargissant
le fossé entre les pays riches et ceux
du Sud, entre ceux qui ont trop et ceux qui ne
peuvent plus être.
A
cette double pollution vient s'en surajouter une
autre, plus indolore mais pourtant bien réelle.
Devant l'augmentation continuelle de l'espace
affecté aux messages publicitaires, les
professionnels de l'affichage font preuve d'une
imagination malheureusement illimitée pour
rendre discernable un message qui tend à
se noyer dans le flot continu de stimuli à
vocation commerciale.
C'est
ainsi que des panneaux lumineux et/ou à
affichage mobile font massivement leur apparition,
entraînant l'accroissement de la consommation
d'une énergie pourtant rare et précieuse.
Alors que la maîtrise de l'énergie
devrait être une priorité nationale,
les publicitaires privilégient une visibilité
énergivore, reposant sur l'émergence
visuelle du support. Chaque panneau de ce type
engloutit chaque année entre 5000 et 9000
kWh, soit la consommation électrique de
deux à trois familles de quatre personnes
!
Pire
encore est l'utilisation de publicités
placées sur des camionnettes motorisées
circulant à vitesse réduite pour
toucher un public captif
bloqué dans
des embouteillages ! Au-delà de la pollution
visuelle et énergétique, cette publicité
s'accompagne de nuisances sonores et d'un encombrement
supplémentaire de la voirie qui accroît
encore l'insécurité routière
! Sans oublier que pendant la période estivale,
les publicitaires n'hésitent pas à
faire appel à des avions pour imposer aux
vacanciers de nouvelles publicités.
Ce
type de publicité doit immédiatement
être interdit afin de cesser son impact
sur l'environnement.

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Une
climatisation qui fait froid dans le dos !
Le dérèglement climatique de notre
planète est désormais un fait incontestable.
Les premiers effets dramatiques s'en font déjà
sentir et les responsables politiques doivent
maintenant prendre la mesure des actions à
entreprendre pour diminuer drastiquement nos émissions
de gaz à effet de serre. Le tout-automobile
est l'un des principaux responsables de la crise
climatique. C'est la raison pour laquelle le Code
de l'Environnement, dans son article L.224-1,
prescrit " les conditions de limitation de
la publicité ou des campagnes d'informations
commerciales relatives à l'énergie
ou à des biens consommateurs d'énergie
lorsqu'elles sont de nature à favoriser
la consommation d'énergie ". Or, pour
entrer en application, cet article devait être
suivi de l'adoption d'un décret
qui
depuis 1996 reste à rédiger par
les services de l'Etat !
Cet
"oubli" de circonstance est symptomatique
de la puissance de l'alliance objective qui lie
publicitaires et constructeurs automobiles. Grâce
à cette carence, il est encore possible
de voir des campagnes promotionnelles pour les
climatisations automobiles à 1€ symbolique,
des offres promouvant un an d'essence gratuite
pour tout achat d'un véhicule neuf, ou
encore des publicités pour le transport
aérien sur des lignes intérieures
à des prix défiant toute concurrence.
Depuis peu, les publicitaires, profitant de l'impact
d'un été caniculaire, mènent
des campagnes nationales pour promouvoir le développement
de la climatisation dans le secteur résidentiel.
Déjà depuis plusieurs décennies,
le secteur tertiaire installé dans les
immeubles de verre a banalisé l'usage de
la climatisation, alors que le recours à
une architecture bioclimatique à haute
qualité environnementale aurait pu l'éviter.
Les
épisodes climatiques extrêmes sont
notamment le résultat d'un usage irrationnel
de l'énergie et de celui de la climatisation.
La climatisation, solution de confort en réponse
aux périodes de canicules, est caractéristique
de cette fuite en avant qui saisit notre société.
Alors que trois automobiles sur quatre sont d'ores
et déjà dotées de la climatisation,
son usage peut entraîner une augmentation
de 35% de la consommation de carburant en milieu
urbain. Collectivement, elle accroît notre
dépendance à l'égard d'une
énergie non renouvelable, le pétrole,
engendrant tensions internationales, émissions
massives de CO2, dérèglement climatique
et pollution de l'air. Paradoxalement, la climatisation
individuelle provoque un réchauffement
collectif qu'individuellement tout le monde dénonce
Cette schizophrénie apparente est le résultat
tangible des campagnes publicitaires et offres
commerciales en faveur de la climatisation.

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Promotion
n'est pas information
Profitant
d'un abus de position dominante, les publicitaires
ont un quasi-monopole dans la délivrance
de messages à destination du grand public.
Or, la finalité mercantile de toute publicité
pervertit l'objectivité même de l'information
dispensée. A ce titre, le rôle régalien
de l'Etat est en passe de n'être plus qu'un
vague souvenir ! Les citoyens et consommateurs
subissent une communication enjolivée qui
ne peut, en aucune façon, les conduire
à un choix écologiquement responsable.
Ce
pouvoir économique doit être contesté
par l'apposition, sur chaque support promotionnel
ainsi que sur le produit vendu, d'informations
civiques. Le prix n'est en effet pas le seul élément
devant être porté à la connaissance
des consommateurs. Les consommations d'énergie,
les émissions de CO2 et de fluides frigorigènes
hydrofluorocarbones et leur rôle néfaste
dans le dérèglement climatique sont
des informations de première importance
pour l'avenir de notre planète. Or, force
est de constater l'absence de lisibilité
et de clarté de ce danger, ne permettant
pas de mettre en perspective et de corréler
l'usage irrationnel de l'énergie et ses
répercussions dramatiques sur notre climat.
Ces
informations pourraient prendre la forme d'un
étiquetage classant de A à F les
véhicules, des moins polluants aux plus
émetteurs de gaz à effet de serre,
intégrant leur consommation moyenne en
milieu urbain, climatisation en fonctionnement,
de façon à ne pas minorer l'impact
de telle ou telle option énergétivore.
L'information ne pouvant seule orienter l'achat,
il est nécessaire de renchérir les
produits anti-écologiques afin de dissuader
leur mise en vente. Les véhicules classés
dans les catégories D, E, F et G à
la puissance fiscale la plus élevée,
devront connaître une augmentation sensible
de leur prix, grâce à une vignette
internalisant les coûts environnementaux
proportionnelle aux émissions de gaz à
effet ainsi qu'une taxe à l'achat.

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Quand
les 4x3 font la promo des 4x4 !
Limportation de la mode américaine
des véhicules à quatre roues motrices
en milieu urbain est une aberration de plus de
notre société de surconsommation.
Laugmentation des ventes de 4 x 4 et autres
pick-up est un effet de plus du mimétisme
publicitaire. Cela repose non sur un besoin objectif,
mais sur la volonté de paraître,
mélangeant allègrement lobjet
acquis et le statut social du possédant.
Selon
lAdeme, un véhicule 4 x 4 consomme
40 % de plus en ville quune automobile classique
et 100 % de plus que la marche à pied ou
le vélo ! Cette gabegie énergétique
nest bien entendu jamais mise en avant sur
les supports publicitaires, car cela pourrait
nuire à la bonne conscience de lHomoautomobilis
!
Selon
le Conseil dAnalyse Économique, sur
100 grammes de CO2 émis aujourdhui,
13 grammes seraient toujours dans latmosphère
dans 1000 ans !!! Les dix 4 x 4 les plus
vendus en France émettent en moyenne 350
g de CO2 par kilomètre. En fin de vie,
les 75.000 véhicules à quatre roues
motrices vendus en 2003 auront rejetté
plus de
5 millions de tonnes de CO2 dans notre atmosphère
!!!
Parce
quun achat compulsif ne visant quà
assouvir une pulsion irrationnelle ne peut être
quun luxe, la vente des 4x4 et autres véhicules
surpuissants doit être frappée dune
taxe à lachat proportionnelle à
leur consommation. Ceux-ci doivent par ailleurs
être rapidement interdits en centre-ville,
lieu réservé aux modes de circulation
doux, non polluants, silencieux et adaptés
à la densité urbaine.

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Agir pour l'Environnement -
2, Rue du Nord - 75018 Paris - Tél. 0140310237
- [email protected] -
2008 |
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