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Campagne
10 :
MOINS D'AUTOROUTES,
PLUS DE RAIL !
avril 2000 à avril 2001 |
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Autoroutes
: Effet de serre, pollutions, gaspillage
La France doit investir dans le rail et non
dans de nouvelles autoroutes !
Facteurs essentiels de la dégradation de l'environnement
et du cadre de vie en France, les transports routiers
sont aussi responsables de près d'un tiers des
émissions de gaz à effet de serre. L'augmentation
de l'effet de serre entraîne un réchauffement
de la planète et des dérèglements climatiques
: tempêtes, montée des océans, extension des maladies
tropicales, modification des rendements agricoles,
bouleversement du cycle de l'eau, etc. Face à
cette aggravation, la communauté internationale
commence à se mobiliser : une conférence internationale
a lieu à la Haye en novembre 2000.
Dans ce contexte, le Ministre des Transports annonce
une politique de développement du transport
par rail, notamment pour les marchandises. Mais
en même temps il relance le programme autoroutier
en l'inscrivant dans le Schéma de Service
Collectif des transports pour les vingt prochaines
années, détournant ainsi l'esprit
de la loi d'aménagement durable du territoire.
Partout
en France, des associations se mobilisent
contre des projets autoroutiers inutiles,
coûteux et nocifs. En nous réunissant
dans cette campagne, c'est, au-delà
de chaque projet, une logique que nous voulons
dénoncer et inverser : celle du suréquipement
en autoroutes, du toujours plus vite au
plus bas prix qui incite une entreprise
à faire éplucher au maroc
des crevettes pêchées au Danemark,
réexpédiées sur place
pour la commercialisation.
Nous demandons au ministre des Transports
et aux présidents de Conseils Régionaux
actuellement consultés sur le schéma
de service des transports une politique
plus juste, qui fasse payer au trnasport
routier son juste prix, notamment les dégâts
sur l'environnement et la santé et
qui privilégie donc le rail et les
voies d'eau.
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Les
objectifs
Cette campagne de pression citoyenne mobilise
tous ceux qui souhaitent que le gouvernement engage
une politique de transport cohérente, conforme
à l'esprit de la loi sur l'améngement
durable du territoire et respectant les engagements
pris dans le programme national de lutte contre
le changement climatique. Pour cela nous demandons
à Monsieur le Ministre des Transports et
aux Présidents des Régions de :
> Ne pas inscire de nouveaux projets d'autoroutes
dans le futur schéma national de service
collectif de transport (personnes et marchandises)
;
> Procéder à une évaluation
indépendante, pour vérifier que
l'ensemble es schémas de services de transports
sont conformes au programme national de lutte
contre le changement climatique et des engagements
internationaux de la France en la matière
;
> Supprimer tout financement public à
de nouveaux projets autoroutiers ;
> Donner la priorité aux infrastructures
ferroviaires sur les infrastructures routières
dans la mise en oeuvre des contrats de plan Etat-Régions
;
> Affecter 20 milliards de francs au transport
ferroviaire de marchandises dans les 3 années
qui viennent et développer une vraie politique
pour les TER/RER et le Tram-Train, pour les déplacements
de moyenne distance en milieu périurbain
et rural.

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Les
transports routiers : une source de pollutions
en tout genre
En France, les transports routiers sont la première
source de pollution atmosphérique, avec
de graves répercussions sur la santé.
Ils sont la première source de bruit, surtout
en milieu périurbain. Ils polluent aussi
les eaux et les sols : des métaux lourds
se déposent au bord des routes et les eaux
de ruissellement sont chargées en hydrocarbures.
Une autoroute est synonyme de nouvelles carrières,
de destruction des paysages, d'imperméabilisation
des sols, de destruction des habitats naturels,
d'éclatement des tissus urbains.
Le système autoroutier français
au bord de l'implosion financière !
L'essentiel du réseau des autoroutes est
de fait public car l'Etat, qui initie et encourage
les projets, est le garant des dettes des SEMCA
(sociétés d'économie mixte
de construction d'autoroutes). Or la dette aurpès
de la Caisse nationale des autoroutes dépasse
250 milliards de francs pour un résultat
d'exploitation de 19 milliards en 1999 ! De plus
la Cour européenne de justice vient de
décider que les péages sont assujettis
à la TVA... depuis 1983 et l'Etat va donc
devoir rembourser ! Faire payer le consommateur
est difficile : certaines portions d'autoroutes
sont tellement déficitaires qu'on les a
rendues gratuites faute de pouvoir même
financer les postes de péages !

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La
promesse de développer le rail ne se traduit pas
dans les investissements !
La Cour des comptes dénombre 8813 km d'autoroutes
et 6283 km de nationales à 2X2 voies ce
qui fait un total de grandes voies routières
de 16500 km (en 1998). A la suite du conflit sur
la hausse des carburants, le ministère
des Transports Jean-Claude Gayssot a confirmé
sa volonté de doubler le transport de marchandises
par le rail d'ici 2010. Mais ce doublement du
fret permettra tout juste de conserver la part
actuelle du rail dans les transports de marchandises,
au vu de la croissance des transports routiers.
De plus, dans les contrats de plan Etat-Régions
les crédits accordés au chemin de
fer passent de 800 millions à 8 milliards
et les crédits routiers de 22 milliars
à 30 milliards. D'après l'Ademe,
il faudrait 20 milliards de francs pour supprimer
les goulets d'étranglements du rail et
réaliser les investissements ferroviaires
nécessaires en France. Huit milliards pour
la rail, 30 milliards pour la route : deux poids,
deux mesures !

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Quelques
idées reçues sur les autoroutes
Les autoroutes s'autofinancent ?
Le transport par camion ne paie que 60% du
coût d'investissement et d'entretien des infrastuctures
et à peine 40% de ses coûts totaux. S'il finançait
son coût réel, ce mode de transport ne serait
pas compétitif dans de nombreux cas. Ceci relativise
le déficit financier du rail surtout si on prend
en compte l'amélioration de la qualité de l'environnement
et les services rendus à la collectivité.
Les autoroutes désenclavent ?
Le rapport "Brua" du Conseil général
des Ponts et Chaussées et de nombreuses
expériences ont démontréqu'au
lieu d'irriguer les zones les moins denses qu'elles
traversent, les autoroutes assèchent leur
tissu économique (PME, commerces, équipements
publics...) au profit des grandes villes.
Les autoroutes améliorent la circulation
?
En 1999, le transport par camion a augmenté
de 8.7%. Au lieu de décongestionner les
villes, les nouvelles autoroutes contribuent à
l'augmentation du trafic en milieu urbain. Elles
se surajoutent souvent à des voies de communication
sous exploitées. Ainsi quatre autoroutes
transversales Est-ouest en projet doublent des
nationales qu'il suffirait d'améliorer.
Les autoroutes sont sûres ?
Les autoroutes sont certes moins dangereuses que
les routes nationales, mais elles habituent à
rouler vite et posent le problème de la
fréquence et de la gravité des accidents
à leur sortie. Il n'y a pas de corrélation
entre kilométrage autoroutier et sécurité
routière : depuis dix ans, le nombre de
tués et de blessés sur les routes
ne baisse pas malgré l'augmentation des
kilomètres d'autoroutes.
Les Français aiment les autoroutes ?
Et si on leur demandait leur avis sur les programmes
et les projets concrets ? La concertation se résume
à des enquêtes publiques tardives,
ne portant que sur les tracés, jamais sur
l'utilité des projets pour la collectivité.
La population n'est consultée que sur des
tronçons qui ne donnent pas la mesure de
l'impact réel d'ensemble.

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La
loi d'Orientation pour l'Aménagement et
le Développement Durable du Territoire
> Cette loi dite " Voynet " du 25 juin
1999 prescrit l'élaboration de huit schémas
de services collectifs fondés sur une analyse
critique des besoins et des alternatives dans
une perspective de développement durable.
Les grandes orientations de la politique des transports
y sont définies en termes de rééquilibrage
intermodal de l'offre de transport : priorité
au fret ferroviaire et aux transports en commun
en milieux urbains et sur urbains, régulation
des transports et amélioration de leur
efficacité environnementale. Les schémas
de service de transport de voyageurs et de marchandises
prévoient donc une approche multimodale.
Ils sont conçus comme des outils de transparence
et de cohérence de la planification à
moyen et long terme de la politique de l'Etat.
Une fois élaborés, ces schémas
de service transport sont soumis aux Conseils
régionaux pour avis. C'est la première
fois qu'une telle procédure est mise en
uvre. Le risque est que certains élus
régionaux encouragent l'Etat dans la fuite
en avant du suréquipement routier. Il est
donc important de les interpeller. Les orientations
générales du schéma de service
marquent un progrès. Leur traduction ne
doit pas être une reprise d'un programme
autoroutier au moment où les enjeux planétaires
appellent des mesures urgentes de lutte contre
l'effet de serre et où les Français
sont de plus en plus préoccupés
par la dégradation de leur environnement.

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La
route, championne de l'effet de serre !
Après le Sommet de Rio en 1992, où
la plupart des pays ont reconnu la nécessité
de prendre des mesures pour limiter l'effet de
serre, l'accord de Kyoto (1997) marque une étape
supplémentaire en précisant les
objectifs de réduction des émissions
de gaz à effet de serre. Les pays industrialisés
s'y sont engagés à avoir diminué
leurs émissions en 2010 de 5% par rapport
au niveau de 1990. Cet engagement global se décline
en fonction des pays : la France s'est seulement
engagée à revenir au niveau de 1990
(objectif de 0%).
La Haye, une nouvelle étape clé
Du 13 au 24 novembre, cette conférence
doit établir les modalités d'application
du protocole de Kyoto. On y décidera en
particulier de la part des mécanismes de
flexibilité, systèmes de vente de
droits d'émissions qui évitent aux
pays riches d'avoir à réaliser les
actions les actions de réduction sur leur
territoire. L'existence ou non de sanctions contre
les Etats ne remplissant pas leurs obligations,
la place du nucléaire et des puits de carbone
(plantations absorbant du gaz carbonique) seront
aussi à l'ordre du jour.
Les engagements de la France
La France a ratifié le protocole de Kyoto
et adopté un programme national de lutte
contre le changement climatique. Même s'il
a le mérite d'exister, ce plan soulève
un problème : tous les secteurs de l'économie
sont contraints à des efforts de réduction
à l'exception des transports à qui
il est consenti une augmentation de 25% de
ses émissions à l'horizon 2010.
Alors que, sans plan national, on attendrait 44
Mteqc (million de tonnes équivalent pétrole)
en 2010 par rapport à 33 Mteqc en 1990,
le plan prévoit 40 Mteqc en 2010. Pour
l'appliquer il faut donc gagner 4 Mteqc en 10
ans. Selon la Mission Interministérielle
sur l'Effet de Serre, un quart de ce gain doit
être atteint par des infrastructures ferroviaires
remplaçant des routes. Reste à les
obtenir

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Agir pour l'Environnement -
2, Rue du Nord - 75018 Paris - Tél. 0140310237
- [email protected] -
2008 |
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