Transition écologie : un pas en avant, trois pas en arrière

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Alors qu'une nouvelle conférence environnementale est organisée les 20&21 septembre prochains, le gouvernement multiplie les signes de renoncement en annonçant le report d'engagements qui devaient voir le jour en 2013.

Billet d'humeur Par Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'Environnement

Alors qu'une nouvelle conférence environnementale est organisée les 20&21 septembre prochains, le gouvernement multiplie les signes de renoncement en annonçant le report d'engagements qui devaient voir le jour en 2013.

En quelques jours, le gouvernement a ainsi annoncé le report du plan Nitrate, le report de l'écotaxe Poids Lourds et le report de l'adoption de la loi sur la transition énergétique. A l'urgence écologique, le gouvernement semble privilégier la procrastination politique réhabilitant l'aphorisme très prisé de la troisième République : « il n'est pas de problème que le temps et l'absence de solutions ne contribuent à résoudre ».

La couardise d'une telle posture est inacceptable. Que le gouvernement consulte, concerte, écoute, réfléchisse, précise., est tout à son honneur. Qu'il utilise ces temps d'échanges comme autant d'outils en vue de reporter à après-demain ce qui aurait du être décidé hier est proprement scandaleux.

La pression des lobbies ne peut aboutir à un statu quo qui n'a que trop duré. Si les conférences environnementales, débats, conseils, comités de suivi et autres Grenelles n'ont pour seule vocation que de gagner du temps et réduire une ambition trop souvent empreinte d'un conservatisme politique, il est à craindre que les associations désertent ces espaces où la démocratie sociale se dilue dans une réunionite inefficace.

A défaut de résultats tangibles dans les tous prochains jours, il nous faudra constater que le changement politique annoncé n'était qu'une rupture sarkoziste dans la continuité hollandaise, un changement de style inscrit dans une continuité politique mal assumée.