Rio+20 : Notre maison brûle... toujours !

Actualités

Vingt ans après la première conférence sur l'environnement et le développement à Rio et dix ans après celle de Johannesburg, les chefs d’État et de gouvernement vont se réunir une nouvelle fois à Rio du 20 au 22 juin prochain pour effectuer un bilan de l'état de la planète et tracer des perspectives.

Article paru dans la [LETTRE spéciale RIO+20] EDITO - Si tu vas à Rio...

--

En vingt ans, ces grandes conférences internationales ont soulevé beaucoup d'espoir et ont débouché sur énormément de déceptions. Depuis les échecs de Johannesburg (2002), Copenhague (2008), Nagoya (2010) et Durban (2011), la gouvernance internationale en matière d'environnement est en panne.

Alors que les crises écologiques n'ont jamais été aussi critiques, qu'elles mettent en péril jusqu'à la survie même de l'humanité, la conférence de Rio s'apprête à être une nouvelle étape du cirque médiatique de l'écologie hors-sol. Faute de consensus et d'ambition, cette énième conférence va être le théâtre d'échanges policés entre gens de bonne compagnie appelés à discuter de « croissance verte » et de « gouvernance internationale ».

Dès à présent, les multinationales qui nous ont conduit dans le mur écologique sont à l'oeuvre afin de profiter des relais de croissance offerts par cette fumeuse « croissance verte ». Derrière ce concept se cache le moins pire des mondes et ses pseudo-solutions technicistes : les agrocarburants, la séquestration du carbone, une agriculture dite « raisonnée », ou encore les nanotechnologies qui viendraient, par l'effet d'un coup de baguette magique verte, sauver un capitalisme moribond.

Mais ces conférences ont ceci de profondément choquant qu'elles permettent aux dirigeants politiques de faire montre d'un subit intérêt écologique cachant mal une politique locale à mille lieues de certains discours enflammés. Les gaz et huiles de schiste ou les projets d'autoroutes et d'aéroports sont ainsi des contreexemples qui ne peuvent qu'interroger sur la sincérité de nos dirigeants politiques.

La préservation des biens communs de l'humanité est incompatible avec le mode de développement actuel qui privilégie encore et toujours la financiarisation des ressources naturelles. La conférence internationale de Rio+20 doit être une heure de vérité. L'exemplarité et la cohérence doivent être au rendez-vous au risque de faire de Rio un véritable carnaval du greenwashing.

Pour en savoir plus