Rio+20 - 3 QUESTIONS A... Vaia Tuuhia, déléguée générale de l'association 4D

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20 ans après la conférence internationale de Rio ayant donné lieu a des avancées certaines sur les questions de droits et de responsabilités des pays en matière d'environnement, l'heure est aujourd'hui au bilan. La conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20) qui aura lieu en Juin prochain à Rio, a pour but de faire le bilan de ces 20 dernières années an matière d'environnement ainsi que de préparer les années à venir, en renouvelant les engagements des Etats mais aussi en proposant des solutions réelles et efficace pour la protection de l'environnement au niveau mondial. C'est dans ce cadre qu'en France, le collectif RIo+20 regroupant de nombreuses ONG a été créer pour permettre de préparer la conférence et de réfléchir à des propositions concrètes.

1- Qu'est-ce que le collectif Rio+20 et quels sont ses objectifs ?

La tenue de la conférence de Rio+20 a été décidée fin 2009. La première réunion des Etats au printemps 2010, dans le processus de préparation, a été révélatrice à deux niveaux : Rio+20 était en quête d'un contenu et la qualité de la réflexion à produire, tout comme l'ampleur de la demande de la société civile, pouvaient avoir un impact majeur sur Rio+20. C'est cette volonté de mobiliser et d'inscrire le plus grand nombre d'acteurs de la société civile dans une dynamique visant le changement, la transition vers un nouvel état du monde, qui a donné lieu à la création du Collectif RIO+20 dans les derniers mois de l'année 2010. Les objectifs du Collectif RIO+20 sont autant de penser le changement et faire des propositions concrètes que de préparer la mobilisation, dans ses différents espaces et avec ses partenaires ! La logique de production repose ainsi sur 7 groupes de travail (bilan et enjeux, économie verte, gouvernance internationale, mode de vie, concertation-éducation et démocratie, indicateurs et genre). Rio+20 représente en effet un point de passage pour la transition. Il nous importait au-delà de l'agenda officiel, de poser les conditions et les propositions pour des voies de transition. Une soixantaine d'organisations sont membres du Collectif, des partenaires internationaux soutiennent aussi les textes. Le Collectif est ainsi engagé dans ce travail de co-écriture inclusif sur le temps long et poursuit ses enjeux de décryptage, analyse ou visibilité d'ici juin 2012. Les noms des membres : associations de solidarité internationale, environnement, syndicats, think tank.  sont tous sur le site

2- Vous venez de soumettre un texte aux Nations Unies comme une contribution du collectif, quelles sont donc vos demandes principales pour Rio +20 ?

Les demandes sont nombreuses et s'il fallait n'en retenir qu'une : celle d'une feuille de route pour la période 2012-2020, qui permette de relancer le multilatéralisme, les engagements des états et de l'ensemble des acteurs. Rio+20 devrait ainsi lancer deux enjeux majeurs :

  • La transition écologique et sociale de nos sociétés, et donc de notre système économique et le passage à des sociétés post-pétrole et post-énergies fossiles ;
  • La construction d'une nouvelle gouvernance mondiale, fondée notamment sur la responsabilité des États et la consultation d'une société civile active, du niveau local à l'échelle internationale.

Cela implique de :

  • fixer un mandat de négociation et un calendrier global ;
  • créer une commission internationale de gestion du processus ;
  • mettre en place un cycle annuel de négociations internationales.

3- A moins d'un an du grand rendez-vous, quelle analyse faites vous de Rio +20? Que peut-on en attendre ?

Rio+20 se passe dans un contexte social, environnemental, économique et financier en demande de régulations, sur fond de besoins sociaux de plus en plus reniés, et en même temps d'expressions nombreuses et originales d'une société civile en quête de sortie de crises. La Déclaration de Rio+20 devra porter des principes supérieurs d'intérêt général : le respect des Droits de l'Homme, l'amélioration ou la transformation des conditions de vie de l'humanité selon les régions du monde, le droit au développement équitable et durable pour tous et des obligations partagées et différenciées vis-à-vis de la sauvegarde des équilibres écologiques.

A moins d'un an, on demeure sceptique quant à l'ambition des états, les marges de manœuvre de l'ONU, la capacité au niveau multilatéral pour engager l'ensemble de la planète sur des solutions sur long terme. Pour autant il y a un vrai virage à prendre pour ce siècle, et l'on peut ressentir des frémissements de la part du terrain, au cour des populations. On peut percevoir que la société civile s'organise dans ce contexte globalisé, que les territoires ont un rôle à jouer. et il faut construire sur ce sentiment. Les attentes par rapport à Rio se jouent à deux niveaux : la déclaration et ce qu'elle pourra ouvrir pour la prochaine décennie de relance en termes de régulations, de réduction des inégalités et de nouveaux enjeux pour le développement, de respect des équilibres écologiques. certains états poussent dans ce sens. Et au niveau des territoires, au travers de partenariats multi-acteurs, dans des dynamiques bottom-up. construire et trouver les convergences dans les initiatives et alternatives.

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