Grands projets inutiles : Halte aux violences des milices !

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A Sivens ou à Roybon, des tensions alimentées par les promoteurs des projets contestés menacent de dégénérer en affrontements violents.

A Sivens ou à Roybon, des tensions alimentées par les promoteurs des projets contestés menacent de dégénérer en affrontements violents.

Chacun peut mesurer, jour après jour, les risques liés à cette situation où des milices notamment composées d’agriculteurs armés de fusils ou de barres à mine agissent sans contrôle. Depuis plusieurs semaines déjà, de nombreux témoignages attestent d’une situation qui se dégrade et de la surprenante passivité des forces de l’ordre. C’est ainsi que les exactions ciblant des biens et des personnes opposées aux projets de barrage à Sivens ou du Center Parcs à Roybon se multiplient sous l’œil complaisant de la gendarmerie qui parfois ne prend même pas la peine d’enregistrer les plaintes des victimes. Après la mort de Rémi Fraisse, cette recrudescence de violences, une fois encore perpétrées par les promoteurs de ces projets inutiles relève leur jusqu’au boutisme et leur mépris du dialogue et de la négociation.

Après avoir vainement tenté de déloger les opposants à coup de grenades offensives, les forces de l’ordre semblent opter pour un plan B consistant à laisser faire des milices violentes « prêtes à casser de l’écolo ». Ce ne sont pourtant pas ceux qui luttent contre ces projets qui harcèlent quotidiennement, attaquent verbalement (menaces de mort réitérées), physiquement (jets de cocktails molotov, tags sur la maison de la famille d’un opposant), et dégradent les biens des opposants qui occupent pacifiquement les sites qu’ils défendent (une voiture retournée dans un fossé pour le seul fait d’avoir pris en stop un « zadiste »). En laissant ainsi pourrir la situation sur le terrain au lieu de recréer des cadres de dialogue, l’Etat laisse prospérer l’idée d’une équivalence entre les deux partis, avec tous les risques que comporte cette démission de ses missions de protection.

Il est plus que temps que chacun prenne ses responsabilités avant qu’un nouveau drame n’advienne. Le ministère de l’Intérieur doit désarmer ces milices et identifier les casseurs. Certains élus locaux, fervents partisans des projets contestés, doivent cesser de mettre de l’huile sur le feu, de propager rumeurs et calomnies sur les opposants, comme la presse a déjà pu s’en faire l’écho. Faute de réels gestes d’apaisement ils seront comptables des violences à l’encontre des opposants. Agir pour l’Environnement interpelle directement les élus locaux afin qu’ils dénoncent explicitement ces menaces et violences inacceptables dans un Etat de droit.