Devoir de vacances… #SOSabeilles

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Les périodes estivales sont souvent riches en décisions impopulaires. Cet été n’a malheureusement pas fait exception à cette règle bien établie !

Billet d'humeur par Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’Environnement

Les périodes estivales sont souvent riches en décisions impopulaires. Cet été n’a malheureusement pas fait exception à cette règle bien établie !

Occupés à profiter d’un repos bien mérité, les vacanciers se détournent du flux médiatique ; l’écran total recouvrant d’un voile assourdissant l’écran télé…

Pendant ce temps, les « destrucitivstes » sont à pied d’œuvre et poursuivent inlassablement leur patient travail de sape écologique. C’est ainsi qu’au terme d’une procédure parlementaire qui aura nécessité pas moins de 5 lectures, la loi biodiversité a été publiée au Journal Officiel le 08 août ; loi interdisant, à partir de septembre 2018, l’utilisation des insecticides tueurs d’abeilles. Quatre jours plus tard, le vendredi 12 août (veille du pont du 15 août…), l’Agence national de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation et de l’Environnement (ANSES) lançait une consultation « publique » visant à réautoriser deux insecticides tueurs d’abeilles.

Avec un art consommé de la manipulation et un sens du timing qui ne peut qu’interroger, l’ANSES a clairement envoyé un signal à la Ministre de l’Ecologie : « Là où l’expertise passe, le politique trépasse. »

Pourtant, l’expertise dont se prévaut cette agence a plus à voir avec du lobbying. Les récentes études (dont l’une menée par l’INRA) démontrent que l’imidaclopride, la substance active des insecticides Gaucho350 et Gaucho Néo, soumis à la consultation de l’ANSES, a un effet délétère sur les reines et permet d’expliquer en partie l’effondrement des 300 000 colonies d’abeilles qui disparaissent chaque année en France.

De fait, l’ANSES tente d’obtenir via une consultation clandestine ce que le lobby des pesticides est en passe de perdre avec la loi ! Une vigilance de chaque instant, y compris durant les vacances, est nécessaire. Pendant que le gouvernement et une poignée d’élus locaux nous « amusait » en vaine polémique vestimentaire, des consultations conduisent tout droit à des décisions scandaleuses.

Durant l’été, nous continuerons à effectuer nos devoirs de vacances. Attentifs ensemble… nous poursuivrons notre travail de veille et de mobilisation citoyenne afin que des décisions impopulaires ne soient pas prises au détour de quelques jours de vacances. En moins de trois jours, près de 35000 personnes ont interpellé, via une pétition initiée par Agir pour l’Environnement, le président de l’ANSES. Il pensait pouvoir passer en douce durant l’été… C’est raté !

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