#cantineBio : Quand le gouvernement commet un lapsus rédactionnel qui en dit long sur ses intentions en matière de bio dans les cantines…

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Alors que la loi issue des Etats généraux de l’Alimentation a démarré il y a trois semaines, le gouvernement a déposé à un amendement soumis aux votes des députés de la commission des affaires économiques.

Les députés de la commission Développement Durable avaient majoritairement adopté un amendement fixant explicitement un seuil de 50% de produits locaux ou sous signe de qualité dont 20% au moins de produits issus de l’agriculture biologique devant être servi en restauration collective d’ici 2022. Pourtant, sans respecter le vote des députés de sa propre majorité,  le gouvernement a proposé une nouvelle rédaction de l’article 11 qui laisse songeur sur ses intentions réelles…

L’exposé des motifs de l’amendement en question indique ainsi que « l’amendement propose de fixer dans la loi le pourcentage maximum des produits énumérés (50 %) et la part des produits issus de l’agriculture biologique (20 %) devant être acquis par les restaurants collectifs des personnes publiques. »

Dans l’esprit du gouvernement, le seuil fixé n’est pas un plancher mais un plafond à ne pas dépasser. Incidemment, si cet amendement n’avait pas été modifié in extremis par la députée Delphine Batho, des centaines de communes françaises offrant déjà plus de 20% de bio auraient été obligées de réduire la part de bio pour se conformer à la loi adoptée !!!

Il aura fallu la perspicacité de la députée des Deux-Sèvres et ancienne ministre de l’écologie, Delphine Batho pour que le terme « maximum » soit retiré de l’amendement du gouvernement.

Il s’en est fallu de peu que le gouvernement ne réussisse, une nouvelle fois, à freiner la croissance de la bio en France. Après la suppression d'une partie des aides aux agriculteurs bio, décidée unilatéralement en 2017 par le ministre de l’Agriculture, le gouvernement semble, consciemment ou inconsciemment tenté d’étouffer le développement de la bio.

A l’occasion du passage de la loi Alimentation en séance plénière, la vigilance sera de mise afin d’éviter que les lapsus rédactionnels du gouvernement, que d’aucuns nomment « ballon d’essai », ne prennent le pas sur les objectifs et engagements que le président de la République a maintes fois énoncé durant la campagne présidentielle.